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LE NIGER NUMÉRO 1 EN AFRIQUE DANS LA LUTTE CONTRE LE TRAFIC DE DROGUE

 » La terre promise est toujours de l’autre côté du désert. « , disait Henry Havelock Ellis en 1923. Et c’est donc en plein désert de Ténéré au Niger que le maire multimillionnaire de Fachi a été pris la main dans le sac, se livrant à ses activités buissonnières de grand mafioso de la drogue.

Arborant son écharpe tricolore comme une miss d’opérette, drappé dans une tenue d’apparat comme s’il se rendait à une cérémonie d’oscars de chefs de gangs à l’ancienne, et le tout agrémenté d’un béret style yankee, Charou Ramadan, avec son statut de maire pépère ayant tissé un réseau d’obligés pour s’enrichir dans le trafic de la cocaïne, n’a pas pu déjouer la vigilance des cracks de
de l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS).

Au volant, son chauffeur du nom de Abari Koulaye Boukar, dans le rôle de chien berger zélé défendant les codes d’honneur dûs à son maître , a sorti les dents lorsque les agents ont voulu engager la fouille de leur véhicule. Mais le bourre-pifs comprendra aussitôt que les agents de contrôle sont faits de métal. Du haut de sa grandeur supposée, le maire Charou Ramadan descendra alors de ses talonnettes pour tenter de faire mordre le gâteau indigeste de la corruption aux agents avec quelques frais de bouche. Échec. Le maire est à terre.

La saisie par OCRTIS s’élève à 199 briques de cocaïne, équivalant à 211,055kg à la barrière de la route de Dirkou. Le test des experts de la police en présence des journalistes et acteurs de la société civile confirme qu’il s’agit de la cocaïne estimée à plus de 11 milliards de FCFA! Ouais! Ouais!

Ailleurs, dans les républiquettes bannières d’Afrique subsaharienne , il aurait fallu d’un simple claquement de doigt ou un coup de fil pour qu’un ordre quasi-impérial vienne des vagues hautes de l’Etat, étouffe l’affaire des projecteurs et des flashs des médias. Mais au Niger, Mohamed Bazoum, sur la même lancée que son prédécesseur Issoufou, refuse de couvrir des combines cousues de poudres de Havane. L’Etat nigérien, depuis pratiquement 2017, fait de la lutte contre le trafic de drogue et la corruption, la priorité des priorités.

Le 2 mars 2021, dix-sept tonnes de résine cannabis d’une valeur marchande de 20 milliards de FCFA (plus de 30,4 millions d’euros) en provenance du Liban, via le port togolais de Lomé, ont été interceptées par les autorités nigériennes. « C’est une très grosse quantité de 17 tonnes évaluée à près de 20 milliards de FCFA qui a été saisie dans un entrepôt de Niamey », avait expliqué Alkache Alhada, ministre nigérien de l’Intérieur au cours d’une cérémonie de présentation de la drogue saisie à la presse. 11 Nigériens et 2 Algériens avaient été écroués.

En juin 2018, trois tonnes de résine de cannabis, estimées à trois milliards de FCFA (4,5 millions d’euros) en provenance du Maghreb, ont été interceptées à Niamey. La drogue était dissimulée dans des caisses de fruits et légumes. Une partie de la drogue est écoulée localement, mais l’essentiel est généralement camouflé dans des sacs d’aliments pour bétail, puis réexporté vers les marchés des pays de la région, selon les autorités.

Souvent présentés comme des chevaliers blancs, ce sont des gens arborant les attributs de la république qui se retrouvent plutôt mazoutés de rayures noires dans les rôles de chefs de cartels, frères Dalton, Oncle Picsou et autres pieds nickelés . Des députés, des magistrats, symboles de rectitude morale, sont souvent pris ou cités dans ce trafic illicite de stupéfiants et la transgression de la loi. Au cours de l’année 2021, un magistrat et sa greffière ont été pris dans le trafic de drogue.

Le président Mohamed Bazoum respecte les engagements qu’il a pris à l’égard du peuple nigérien lors de son investiture à la magistrature suprême, ces mots étaient entre autres: « Quiconque a une responsabilité dans l’administration publique répondra désormais tout seul et entièrement de ses actes. Son parti politique, sa base, sa famille et sa communauté ne lui seront d’aucun secours au cas où son comportement devrait commander une mesure coercitive à son encontre. Pour cela j’exigerai de tous les responsables aux différents échelons de l’administration que les cadres soient promus sur la base de leurs compétences techniques et de leur moralité. »

Les gênes de la déstabilisation , les poussées de sève d’Al Qaida, les danses macabres des groupes extrémistes, les milliers de terroristes qui peuplent le Sahel, sont entretenus par la mamelle nourricière du trafic de drogue. Niamey, encerclé par des forces de sécurité républicaines et patriotiques, reste la seule citadelle imprenable de la sous- région . Mais le président Bazoum doit encore intensifier la lutte contre le trafic de drogue en renforçant un État de droit et non des passe- droits, et en mettant hors d’état de nuire les barons de la cocaïne. Le Niger sera fier d’être le cimetière des trafiquants de cocaïne et sponsors de terroristes. Comme l’écrivait Paul Valéry en 1931:  » Si l’État est fort il nous écrase, s’il est faible, nous périssons ».

J. REMY NGONO

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