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LE NOUVEAU PARTAGE DE L’AFRIQUE A COMMENCÉ

Prés 130 ans après le partage de l’Afrique à Berlin, le nouveau partage de l’Afrique à déjà commencé au 21ème siècle. Les élites africaines sont-elles conscientes de la menace qui pèse une fois encore sur l’avenir de l’Afrique ? Assurément, non.

L’on a l’impression que la majorité de cette intelligentsia est distraite par de nouveaux discours tels qu’émergence,
croissance inclusive, développement durable, Cop 21 et son crédit carbone.
Derrière cette diversion, le décor d’une nouvelle recolonisation est déjà planté. Et la sonnette d’alarme est déjà tirée par Jean Badou, professeur d’histoire à l’Université de Lausanne
en Suisse. Dans un documentaire sur la guerre au Mali réalisé par la Tv européenne Arte, Jean Badou a dévoilé au monde ce que certains historiens africains n’osent pas dire. «130 ans
après Berlin, le nouveau partage de l’Afrique a déjà commencé». La guerre en Libye et l’assassinat du leader libyen Mouammar Al-Kadhafi, défenseur des Etats-Unis d’Afrique et barrière à la recolonisation, par l’Otan, bras armé de l’Occident, on a ouvert la voie pour le contrôle des matières premières du 21ème siècle. Ainsi, un territoire stratégique, le Sahel, qui comprend
la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Soudan, est devenu officiellement le nouveau terrain de la guerre internationale contre le
terrorisme.

Derrière cette rhétorique de la lutte contre le terrorisme se cachent des intérêts économiques pour les Etats-Unis et la France en particulier et l’Occident en général. Selon Maximilian Forte, auteur de Nato’s War on Libya and Africa, la zone saharienne abrite les plus grandes réserves pétrolières d’Afrique. On y trouve aussi de l’uranium, du fer et de l’or. Cela explique la présence des troupes armées françaises et américaines sur ce territoire. Et l’Allemagne envisage, elle aussi, sa présence militaire dans le Sahel. Elle est suivie par la Chine qui vient d’implanter sa base militaire à Djibouti dans la Corne de l’Afrique après les Usa, l’Espagne, l’Italie et la France. Décidément, pour le contrôle des matières premières, l’Afrique est devenue un champ de bataille entre les
anciennes puissances et les puissances émergentes. Cela rappelle l’implantation des comptoirs des entreprises européennes avant le grand partage de l’Afrique à Berlin en 1885.

Si vers les années 1800, les entreprises ont précédé les militaires, à partir de l’an 2000, les militaires préparent le terrain pour les entreprises. Par rapport à ce nouveau partage de l’Afrique, une question mérite d’être posée. Pourquoi cette nouvelle ruée vers les matières premières africaines ? C’est d’abord, la rareté des certaines ressources naturelles majeures dont l’épuisement constitue une menace réelle ou
virtuelle. Une conscience existe désormais que l’accès à celles-ci ne peut plus être ouvert à tous, souligne l’économiste Samir Amin. Les Usa, et
dernière eux l’Europe, visent ici le contrôle du pétrole (golfe de Guinée, Soudan), de l’uranium (Niger et Soudan), des métaux rares (RDC, Afrique australe). Ensuite, avec la transition énergétique, les besoins en minerais seront colossaux.

Citant un rapport de la Banque mondiale sur le rôle primordial du secteur des
matières premières dans une économie «verte», Muryel Jacques, sur le site contrepoints.org souligne qu’il faudra en fait en extraire d’énormes quantités. Ce rapport montre clairement que la composition des technologies supposées alimenter le passage à une énergie propre – éolien, solaire, hydrogène et systèmes électriques nécessite en fait significativement plus [sic] de ressources que les systèmes d’alimentation en «énergie traditionnels». Pour les trois grandes technologies renouvelables, la
Banque mondiale a listé les ressources clefs de la transition énergétique, à l’instar du cuivre, de cobalt, de l’argent, de l’aluminium (bauxite), du
nickel, du zinc et, probablement, du platine. Des marchés qui devraient donc bénéficier au tournant écologique pour la planète. Elle cite aussi les terres rares, neodymium et indium. Telle est la situation à laquelle l’Afrique est confrontée. Dans son dernier livre, «L’ordre mondial», Kissinger conseille aux puissances occidentales et aux puissances émergentes de se
partager le monde au lieu de passer par le chaos de la guerre et de la destruction.

Que faire ? Les Africains n’ont pas d’autres choix que de préparer les luttes de liberté pour éviter que leur
continent soit partagé, une fois encore, par les anciennes puissances, cette fois avec les puissances émergentes comme nouveaux partenaires. Cette lutte de libération passe d’abord par la mobilisation des populations africaines pour qu’elles en comprennent le sens.
Entre la liberté et un nouvel esclavage, le choix est très clair.

« UNISSONS-NOUS »
HOTEP À TOUS!!!

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