LE PARLEMENT EUROPÉEN DEMANDE UNE TRANSITION DÉMOCRATIQUE AU GABON
Pendant que la France, le président en exercice de la CEMAC et l’Union africaine se sont ligués contre le coup d’État au Gabon, un son de cloche discordant retentit dans l’Union européenne. Le président de la mission d’observation électorale du Parlement Européen lors des élections présidentielles de 2016 au Gabon, dénonce la confiscation du pouvoir par la dynastie Bongo.
« Depuis l’indépendance en 1960, la famille Bongo exploite le pays et s’enrichit aux dépens des Gabonais. La pauvreté d’une grande partie de la population gabonaise est une conséquence directe du régime kleptocrate des Bongo », écrit Jo Leinen.
Tout comme les putschistes s’indignaient dans leur message du flottement des institutions suite à la maladie d’Ali Bongo et son incapacité à gouverner, Joe Leinen fustige les manoeuvres anticonstitutionnelles de son entourage et sa famille, tentant à reprendre le contrôle du pouvoir . « un vide de pouvoir créé par l’absence prolongée d’Ali Bongo. Les soutiens d’Ali Bongo présents à Libreville tentent maintenant avec l’aide de la cour constitutionnelle de remplir ce vide de manière illégale et anticonstitutionnelle afin d’assurer la mainmise de la famille sur le Gabon », s’insurge le député européen.
Et justement, depuis le début de ces événements qui constituent un tournant dans la vie de la nation, c’est plutôt le ministre de la Communication qui n’est pas constitutionnellement responsable, qui parade dans les médias. Pas un message écrit ou audio du chef de l’Etat Ali Bongo . Et même dans sa résidence privée où il est supposé poursuivre sa convalescence, aucun voisin ne l’a plus vu depuis plus de 72 heures. Où est donc passé Ali Bongo dont on a vu pour la dernière fois affalé derrière sa Mercedes? À quand son retour au pays? Le gouvernement va-t-il continuer à gérer seulement des affaires courantes? Quand constatera-t-on la vacance du pouvoir?
Au Gabon, même si la vie a repris, on n’a toujours pas les images de l’arrestation des putschistes. Le gouvernement annonce vaguement que deux d’entre eux ont été tués. Comment? Quels sont leurs noms et leurs dépouilles? Ça ressemble au début d’une purge bien programmée .
Le 05 janvier, soit 48 heures avant le prétendu coup d’État, l’honorable Jules Esdras Mouhouloulou porte-parole des Sociaux-démocrates gabonais, dans sa conférence de presse avait lancé : « Les Sociaux-démocrates gabonais par ma voix, condamnent ces manœuvres de déstabilisation et invitent le peuple gabonais à la prudence devant les agissements de quelques renégats avides de pouvoir pour la mise en œuvre de leur plan machiavélique contre la République ». Avait-il lu dans une boule en cristal. Est-il devenu un prophète?
Le communiqué du député européen rappelle d’ailleurs que « suite à la manipulation des résultats des élections en 2016, Ali Bongo et ses soutiens font sévir une répression sans précédent au Gabon, entrainant des disparitions forcées, des séquestrations arbitraires et des interdictions de sortie du territoire ».
Pour conclure, le président de la mission d’observation électorale du Parlement européen lors de la scandaleuse présidentielle au Gabon , rappelle en gros caractère: 《 LE PARLEMENT EUROPÉEN A CONDAMNÉ LA SITUATION AU GABON ET APPELLE TOUS LES ACTEURS INTERNATIONAUX ET GABONAIS DE PROMOUVOIR UNE TRANSITION DÉMOCRATIQUE 》.
En français diplomatique , il faut tourner la page Ali Bongo.
J. RÉMY NGONO