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LE PARLEMENT NIGÉRIAN DÉCIDÉ DE DESTITUER LE PRÉSIDENT BUHARI

 » L’option militaire face au refus de l’alternance n’est plus une idée mais une règle qui s’imposera à nous tous… Un peuple ne peut se plier aux caprices d’une minorité d’hommes qui foule aux pieds les bases de la démocratie. Et les regarder faire serait une complicité de notre part », avait déclaré Buhari  l’homme fort du Nigeria à Accra au Ghana. Mais voilà que dans son propre pays il est menacé de destitution purement et simplement.

Le président Muhammadu Buhari a été menacé de destitution  mercredi 06 juin par les parlementaires de son pays, si des mesures fortes ne sont pas prises contre l’insécurité qui s’installe dans tout le pays . Ils  demandent le limogeage des principaux responsables de la sécurité  qui seraient incapables de protéger les vies et les biens privés. Les deux chambres du Parlement ont affirmé dans une résolution que l’Assemblée nationale « n’hésitera pas à (recourir à) ses pouvoirs constitutionnels si rien n’est fait », et ceci, après une “session conjointe” tenue à huis-clos à Abuja.

Il faut reconnaître que le Nigeria connaît une situation chaotique à l’instar de l’ancien Texas où les hors-la-loi dictaient la loi. La même semaine que les parlementaires exigent des mesures efficaces, 182 prisonniers se sont évadés   après que des hommes non identifiés aient  ouvert le feu sur l’établissement pénitentiaire.  L’attaque s’est déroulée  à la prison de la région de la capitale de l’État du Niger, Minna. Les gardiens ont été maîtrisés par les assaillants et les prisonniers ont pu s’évader. « Sur les 210 prisonniers qui se sont échappés, 28 ont été repris et 182 sont toujours en fuite » a annoncé  le ministre nigérian de l’Intérieur.

Alors qu’il misait sur son bilan sur la lutte contre la corruption et l’insécurité pour  se faire réélire à la présidentielle prévue en 2019, le président Buhari, élu en 2015 sur l’engagement  de vaincre l’insurrection du groupe jihadiste Boko Haram, est plutôt  très critiqué et ouvertement menacé de ne même pas terminer son mandat. Ibrahim Idris, chef de la police fédérale qu’il a nommé , est accusé de « ne rien faire » pour empêcher les violences.

Le groupe parlementaire du parti APC majoritaire au niveau des deux chambres parlementaire, a dénoncé la résolution prise sans vote, à l’issue d’une réunion à laquelle ont pris part presque exclusivement des parlementaires de l’opposition. La résolution de la menace de destitution a été  publiée par le service de communication du président du Sénat, Bukola Saraki, ancien cadre du People’s Democratic Party (PDP, au pouvoir de 1999 à 2015), devenu membre du All Progressive Congress (APC), au pouvoir.

Une rivalité t oppose le président du Nigeria  Buhari et le président du Sénat qui démontre son ambition de prendre le du pouvoir. Bukola Saraki a été objet d’une interpellation par la police ce dimanche où il a été interrogé sur son rôle présumé dans des braquages de banques en avril. Les présumés suspects arrêtés l’auraient désigné comme commanditaire. Un président du Sénat peut-il être commanditaire du braquage d’une banque juste au moment où il veut concourir à la magistrature suprême?

Les méthodes  du gouvernement Buhari sont de plus en plus décriées même dans les rangs de son propre parti APC majoritaire au sein des deux chambres du Parlement.

La Rédaction

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