LE PRÉSIDENT DE LA CAF ANNONCE QUE LA CAN 2019 RISQUE NE PAS SE JOUER AU CAMEROUN
Ce n’est pas encore officiel, mais le retrait de la CAN féminine au Ghana est quasiment acté. Si le ministre des Sports du Ghana n’a pas encore reçu notification de cette décision de la part de l’instance dirigeante du football africain, c’est parce que attend la tenue d’une assemblée générale extraordinaire qui se tiendra au pays des Pharaons, en septembre pour faire l’annonce.
» Nous enregistrons dès à présent les candidatures des différents pays pour l’organisation de cette CAN féminine. Nous révélerons le nom du futur pays hôte lors de notre assemblée générale au mois de septembre en Égypte « , a déclaré Ahmad Ahmad, en marge de l’assemblée générale de la CECAFA. À seulement trois mois du début de la 11ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations féminine, survient la décision de la CAF, un mois après la dernière visite d’inspection au Ghana. L’instance faîtière du football africain est insatisfaite de l’état d’avancement des travaux dans l’un stades (Cape Coast – Accra) qui va accueillir certains matchs du tournoi.
Le Comité Local d’Organisation a toujours affiché tout son optimisme pour rassurer que la compétition allait bien se tenir sur le territoire des Black Queens. Il a proposé à la CAF de changer le site de Kumasi. Il y a environ deux semaines, le ministre des Sports du Ghana Isaac Asiamah s’est rendu avec une forte délégation à Antanarivo et ont rencontré le président de la CAF pour le rassurer de l’avancement des travaux . Le ministre avait posté le 7 août sur Twitter une photo assis côte à côte et tout sourire avec Ahmad Ahmad.
En septembre 2017, réunie en comité exécutif à Accra, la CAF avait retiré l’organisation du CHAN 2018 pour des retards accumulés et différents rapports des missions d’inspection conduites dans le pays. Le comité exécutif avait par ailleurs retiré la CAN des moins de 23 ans 2019 à la Zambie pour finalement la confier à l’Égypte. Et tous les regards sont désormais braqués sur le Cameroun. Le dossier de la CAN 2019 au pays des Lions Indomptables avait déjà été évoqué à plusieurs reprises . La CAF avait alors décidé de confier l’inspection à un cabinet d’audit.
« 2019, je ne veux pas spéculer. Mais sachez que nous n’attribuerons pas de gré à gré nos compétitions. Il faut qu’il y ait une ouverture d’appel d’offres. Même si on a le rapport que le Cameroun(…), même avec le temps imparti, on va ouvrir les appels d’offres, vous avez entendu ? Il y a même deux pays qui se manifestent déjà : je vois dans l’immédiat l’Algérie, le Maroc qui veulent l’organisation.
Vous me demandez de répondre concrètement d’une situation aujourd’hui qui ne répond pas à la réalité. Moi je dis, là où nous parlons, même une CAN à quatre équipes, le Cameroun n’est pas encore prêt. A quatre équipes, ils ne sont pas encore prêts », avait balancé Ahmad Ahmad lors d’une interview accordée au Burkina Faso en août 2017. Les insultes contre le Malgache pleuvaient sur tous les plateaux télés et radios proches du gouvernement.
Concrètement, le Cameroun est-il prêt pour acceuillir la CAN? Non. Sera-t-il prêt dans 10 mois? Possible avec l’indulgence du jury. Mais la CAF qui retire les CAN et CHAN aux autres pays à cause d’un stade, fermera-t-elle les yeux sur certains sites du Cameroun qui sont très loin d’atteindre 60% des travaux? En décembre 2017, Ahmad Ahmad avait encore fait une sortie pour ajouter la pression aux autorités camerounaises. Cette fois-ci, il vient encore de tonner: » Je ne suis pas sûr que le Cameroun soit prêt à acceuillir la CAN. Il y a beaucoup de choses qui restent encore à faire et pourtant, il reste peu de temps (…) Il serait dangereux de risquer que les joueurs africains, en particulier les professionnels qui évoluent en Europe et d’autres continents, jouent dans des conditions difficiles « , se confie Ahmad Ahmad au très sérieux site espagnol www.kwese.espn.com.
Le dirigeant de la CAF met en exergue les problèmes d’infrastructures, entre autres. Pour montrer que ce ne serait pas la première fois que cela se produirait si jamais le pays de Roger Milla et Samuel Eto’o ne parvenait pas à la deuxième CAN de son histoire , Ahmad Ahmad prend un exemple pour préparer le terrain : » En 1996, le Burkina Faso était supposé organiser la CAN, mais a jugé qu’il n’était pas prêt pour le faire, et c’est l’Afrique du Sud qui a eu la chance de l’organiser ». La décision risque de tomber le 30 septembre 2018 lors de l’assemblée générale extraordinaire de la CAF qui se tiendra à Sharm El Sheik en Égypte. Comme le dit un proverbe africain: 《 la maladie qui tue le canard est aussi la même qui attrape la poule》
J. RÉMY NGONO