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LE PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE ENGAGE LE BRAS DE FER CONTRE PAUL BIYA

«La promotion de nouvelles figures passe par l’injection du sang neuf dans les listes, chaque fois qu’il est possible, notamment dans les cas mettant en concurrence des camarades bénéficiant de la retraite parlementaire.» pouvait-on lire dans la circulaire, du président national du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), du 15 novembre, relative aux investitures des candidats de la formation aux élections législatives du 09 février 2020.

Paul Biya écartait ainsi de la course aux législatives de février 2020 le président de l’Assemblée nationale , Cavaye Yeguié Djibril.
En effet, au départ  le nom du président de l’assemblée nationale du Cameroun depuis 1992, ne figurait pas dans la liste des candidats du RDPC à la députation. Et subitement, Cavaye qui a déjà squatté durant 55 ans à l’hémicycle,  revient  buste droit et torse bombé comme chef de file des vieillards rebelles et d’un clan familial  de la scène politique  du département dont il est originaire.

Selon le journal Repères, la liste conduite par Cavaye aux municipales 2020 incarne le népotisme . « Nous observons que Marie Adah épouse Hamidou, de l’ethnie Daba de Guider, est musulmane comme Cavaye. Elle est par ailleurs la belle-sœur de ce dernier. Il veut l’imposer comme députée de Mora. Il a également choisi son beau-fils, le nommé Ramadan Chetima, un Mandara musulman de Kolofata. Le concerné est un braqueur recherché par la justice et qui ne doit sa liberté de mouvement que par ses liens familiaux avec le PAN », écrit le journal.

« Quant au quatrième nom de la liste de Cavaye, Damzam Robert de l’ethnie Mouktele de Mora massif, les détracteurs du PAN disent qu’« il est détenteur de trois actes de naissances »  poursuit  le journal .

D’un autre côté, on évoque sa longetivité à l’hémicycle. Celui-ci est est député de Tokombere depuis 1970 et Président de l’Assemblée nationale depuis 1992. Deux arguments qui amènent des analystes à conclure que Cavaye fait fi des instructions de Paul Biya à envoyer en retraite les anciens afin de renouveler la classe politique .

La candidature de Cavaye est un défi, voire une rébellion contre le  président national du Rdpc Paul Biya . Certains appellent à la disqualification de sa liste. Sa liste devrait normalement être  frappée par la circulaire du parti au pouvoir . Malgré cela, la liste de Cavaye est passée comme une lettre à la poste . Elle est surtout validée par la commission départementale conduite par Amadou Ali, « malade et diminué physiquement ».

Les détracteurs du président de l’Assemblée nationale, estiment que la commission fait preuve de laxisme, voire un acte de rébellion envers le chef d’État .

Dans le Mayo-Sava, on parle aussi d’une forte odeur de corruption lors des investitures du Rdpc. On pointe du doit, le président de l’Assemblée nationale. A la veille des opérations de présélection à Mora, il dépêche son directeur de cabinet pour distribuer publiquement de l’argent aux chefs traditionnels.

En tout cas, Cavaye, président de l’assemblée nationale, met le parti des flammes en feu. Qui pourra encore respecter les instructions du président du RDPC lorsque c’est le président de l’Assemblée nationale qui se met le premier dans le rang des rebelles et des opposants ?

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