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LE PRISONNIER ECHAINÉ SUR UN LIT D’HÔPITAL RETOURNE EN PRISON SANS ÊTRE SOIGNÉ

Enchainé à l’hôpital Laquintinie de Douala, sa photo était devenue virale et a fait le tour du monde. Le prisonnier présenté comme un sympathisant du parti de l’opposant Maurice Kamto, a été reconduit en prison sans même avoir subi tous les soins et examens.

Cee mercredi 3 novembre 2021, on apprend que ce dernier a été transféré à la prison centrale de New-Bell mardi 2 novembre 2021 alors qu’il était encore sous soins, et ce, sous ordre du régisseur de la prison.

« Oufo Maurice l’un des 17 malades enchaînés à l’hôpital Laquintinie est sorti cet après-midi (mardi 02 novembre 2021) de pour la prison de New-bell, nous dit-on à la demande du régisseur. L’examen de radiologie pourtant payé, n’as pas été fait pour cause de l’appareil en panne », a écrit Philippe Nanga, le coordonnateur de l’ONG Un Monde Avenir. Il s’agit d’une association qui défend les droits de l’homme.

Il dénonce également l’attitude du régisseur et recommande des traitements plus humains dans nos prisons. « Malgré une légère amélioration de son état, celui reste très préoccupant.  L’ONG Un Monde Avenir s’insurge contre la transformation des lieux de privation des libertés en lieux de tortures voir en mouroir », a poursuivi Philippe Nanga.

Dans un échange avec nos confrères de Dynamique Fm, une radio privée émettant depuis Douala au Cameroun, le Pr James Mouangue Kobila président de la commission des droits de l’homme du Cameroun ( CDHC ), prend position.

« D’abord, l’enchaînement n’est pas toujours un traitement cruel inhumain ou dégradant. Tout dépend du respect de la proportionnalité entre la dangerosité du détenu et les mesures prises. J’ai récemment lu un rapport de l’un des services de la CDHC qui mentionne l’enchaînement quasi-permanent d’un détenu qui est si dangereux que dès que les gardiens le perdent de vue une petite minute, il tente de tuer ses co-détenus… », indique-t-il.

« J’ai néanmoins édifié les membres de la nouvelle Commission sur les débats entre les membres de l’ancienne Commission relatifs à la question de l’enchaînement des détenus malades dans les hôpitaux. L’alternative étant le choix entre d’un côté, le non enchaînement et le risque d’évasion et de perpétuation d’autres crimes et délits associés, de l’autre, l’enchaînement du détenu malade et la protection de la société », explique le Pr James Mouangue Kobila.

« Le Code pénal en vigueur au Cameroun réprime la torture. Si vous êtes vraiment convaincu qu’il s’agit d’un cas de torture ou de traitement cruel, inhumain ou dégradant, saisissez le juge », a conclu, le président de la commission des droits de l’homme du Cameroun (CDHC).

Mardi le directeur de l’hopital Laquintinie de Douala est revenu sur le scandale du malade qualifié d’opposant Mrc. « En fonction des circonstances, il y a des personnes qui sont enchaînées dans les formations sanitaires et qui reçoivent les soins. Nous savons que le pénitencier n’a pas de moyens de poster des gardes prisonniers dans tout l’Hôpital. Nous avons saisi les autorités de la ville de Douala, pour dire que nous sommes obligés de soigner des personnes enchaînées. Depuis la nuit des temps, l’Hôpital Laquintinie soigne des personnes enchainées », a déclaré le Pr Noël Essomba sur Radio Balafon.

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