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LE PROFESSEUR GERVAIS MENDO ZE EN AGONIE

J’étais une fois de plus rendre visite au Professeur Gervais Mendo ZE ce soir dans ce centre hospitalier qui l’abrite depuis un peu plus d’un an.

À la vérité, je n’avais pas l’intention d’y aller ces derniers temps car,et mes proches le savent,chaque fois que j’ai été au contact de la souffrance d’un semblable, j’en suis souvent ressorti terriblement affecté et surtout,quand je n’y peux rien pour alléger sa peine.

Ce sentiment d’impuissance, et de faiblesse,je l’ai souvent expérimenté à chaque fois que j’ai rendu visite à des prisonniers où à chaque fois que j’ai été dans un centre hospitalier, après la rencontre de ces alter egos aux membres amputés ou encore victimes de pathologies les unes plus sévères que les autres où même au détour d’une morgue…

Ces moments et bien d’autres, m’ont souvent et de façon brutale,rappelé ma pauvre condition d’homme mortel qui,un jour, partira de ce monde ,laissant derrière soi,tous ceux que nous aurons aimé !

Cette fois,un message,reçu dans mon téléphone dans la matinée d’hier, m’a presque obligé à me rendre au chevet du Professeur Gervais Mendo ZE. Il s’agissait d’un message de son fils , plutôt sentencieux , qui m’a plongé dans un profond émoi après lecture . Ce message,le voici que je reprend in extenso:

 » Bonsoir mon frère. Juste pour te dire que la santé du Professeur Mendo s’est considérablement dégradée. Tout ce qu’il a pu me dire c’est qu’il est entrain de partir »

Ce message comme je viens de le souligner, m’a été envoyé par l’un des fils du Professeur Gervais Mendo ZE, qui sait toute l’affection que j’ai à l’égard de son père.

Après l’avoir reçu, je n’ai pas hésité à l’appeler pour qu’il m’en donne plus de précisions et , rien qu’au son de sa voix, j’ai compris que le Professeur avait certainement entamé son requiem.

Ce soir donc ,je me suis rendu dans cette formation hospitaliere pour aller toucher du doigt par moi même le contenu du message cité plus haut .

Aussitôt sur place, ce que j’ai vu était tout simplement horrible!.

Le Professeur Gervais Mendo ZE ne vit plus en réalité, il végète !

Il est là,affalé sur son lit. Inconscient,le visage hagard, il marmonne des paroles que personne ne comprend . Son corps frêle et empâté ne supporte plus le poids de la perfusion accroché là ,au dessus de lui.

Alors que je l’observe comme pour chercher un signe,un espoir de vie sur une partie de son corps, je croise le regard triste de son fils qui semble me dire : » Tu vois! C’est la fin!  »

Ce dernier m’explique que son père ne vit désormais que par la Grâce de Dieu et les prières, d’ailleurs, à cet instant précis, entrent deux prêtres catholiques venus prier pour lui. J’en profiterais à ce moment là pour m’éclipser et fuir cette image devenue lourde pour ma petite cervelle qui risquerait de me l’a projeter toute la nuit.

En réalité,j’ai rarement eu ce genre de sentiment après avoir visité un malade. Malgré le fait que je repousse de toutes mes forces ce sentiment, il semble plus fort que moi. Il résonne dans ma tête avec le même refrain qui martelle : » ça pourrait bien-être la fin !! »

En même temps, je me console à l’idée que la fin appartient à Dieu et au Nom de sa Bonté et de sa Miséricorde, je veux m’accrocher à ce maigre espoir que cet homme ne connaîtra pas une fin dramatique comme celle qui semble se dessiner si rien est fait en extrême urgence !!

 » Éternel! Dis moi ,quel est le terme de ma vie;quelle est la mesure de mes jours ; Que je sache combien je suis fragile. » (Psaume 39:4)

David Eboutou

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