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LE PROFESSEUR MAURICE KAMTO RENVOIE SUR LES BANCS LE RÉGIME D’IGNORANTS

Camerounaises, Camerounais,

Mes chers compatriotes,

Dans mon appel républicain du 3 avril dernier, à travers une initiative citoyenne baptisée « SURVIE-CAMEROON-SURVIVAL INITIATIVE » (SCSI), je vous invitais, citoyens Camerounais et toutes les bonnes volontés, par-delà les convictions politiques, idéologiques, religieuses et autres, à nous unir pour venir en aide à notre peuple abandonné à son triste sort face au COVID-19, cette pandémie qui connaît une progression fulgurante dans notre pays, avec des perspectives catastrophiques dans les semaines à venir. Vous avez entendu cet appel, et y avez répondu de façon massive et exceptionnelle. Ce faisant, vous avez écrit une page particulière de l’Histoire de notre pays. Je vous en félicite chaleureusement et vous en remercie du fond du cœur.

Ce mardi 07 avril 2020, par un communiqué, le ministre de l’Administration Territoriale entend mettre fin à cette initiative populaire et non partisane. Cette réaction est sans doute suscitée par l’élan de solidarité exceptionnel manifesté par des Camerounais de l’intérieur et de la Diaspora, de toutes parts et de tous bords, ainsi que par des amis de notre pays en réponse à cet appel. Le régime illégal et illégitime de Monsieur BIYA vient ainsi de franchir la ligne rouge. Il endossera la pleine responsabilité de cet acte odieux et barbare devant l’Histoire ! Lui-même, les membres de son gouvernement et toutes les autres personnes qui sont de près ou de loin liées à cette action qui tend à priver notre peuple d’une assistance humanitaire d’urgence alors qu’il est en danger de mort, engagent leur pleine responsabilité personnelle sur les prochaines contaminations et morts de COVID-19 dans notre pays.

Dans un environnement sous régional, régional et mondial où tous les dirigeants démocratiquement élus ou de fait sont au front de la guerre sanitaire contre le COVID-19, l’initiative SCSI relève de l’exigence juridique et morale d’ASSSISTANCE À POPULATIONS EN DANGER, à la suite du constat que les Camerounais sont orphelins et en danger de mort ; abandonnés qu’ils sont par un Président de la République déserteur et introuvable, au moment où ils ont le plus besoin de sa présence effective.

C’est face à cette démission scandaleuse du Président de la République de fait et de l’Etat qu’il est censé diriger, que je nous ai invités à nous prendre en main, à nous mobiliser pour engager la bataille contre le Coronavirus. En clair, l’Initiative SCSI, dont le levier d’action est “Survie-Cameroon–Survival Fund”, est une initiative citoyenne et populaire en situation d’état de nécessité.

Si l’on voulait faire du juridisme, il y aurait tant à dire sur la forme du communiqué du Ministre de l’Administration Territoriale, au regard, d’une part, de la théorie des actes administratifs, d’autre part des engagements internationaux du Cameroun relativement à l’obligation pour l’Etat de protéger la santé de ses populations, stipulée notamment dans la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples.

Que ceux qui ne l’ont pas compris le comprennent dorénavant : SURVIE-CAMEROON-SURVIVAL INITIATIVE est une auto-organisation du peuple camerounais souverain en situation de danger de mort pour assurer sa survie. Elle n’entre dans aucune des catégories d’associations prévues par la législation en vigueur, et en cela ne saurait enfreindre cette dernière. Elle est légitime par nature et n’empêche pas les pouvoirs publics d’agir s’ils le désirent. Mais les populations ont le droit d’œuvrer pour leur survie. Aucune loi ne les en empêche. Au demeurant, le Peuple souverain étant la source de la loi ne peut être arrêté par la loi. Encore moins lorsqu’il agit pour sa propre survie et celle de la nation en tant que collectivité territoriale et humaine. On connait la maxime bien établie en droit : « Nécessité fait loi. »

Dois-je rappeler que par le passé nous avons publiquement apporté notre concours à la levée de fonds pour des associations caritatives et humanitaires telle la Fondation AYAH ; que nous avons même organisé des opérations de don de sang aux soldats engagés dans la guerre contre Boko Haram sans que le Gouvernement ne nous oppose aucune disposition légale.
À la lumière du traitement à géométrie variable de la part du pouvoir face à notre volonté de porter secours au peuple camerounais en détresse, chacun peut donc constater que la préservation de la vie des Camerounais est loin d’être une priorité pour le régime de monsieur BIYA.

À preuve : Un (1) milliard, c’est la somme dérisoire que ceux qui ont bu du vin et du champagne à hauteur d’un milliard cinq cent millions de FCFA lors des fêtes de fin d’année 2019 au Palais d’Etoudi, ont jeté comme une obole pour plus de 25 millions de Camerounais aux prises avec la mort véhiculée par le COVID-19 ; les mêmes qui disent avoir dépensé quelques 2.000 milliards pour l’organisation avortée de la CAN 2019 !

Mes chers compatriotes,

Je vous ai toujours dit que je ne vous trahirai pas ! Croyez- moi, nous n’allons pas laisser anéantir nos efforts collectifs par des égoïstes qui veulent vous livrer à la mort. Le Cameroun n’appartient pas à quelques individus ; certainement pas à ceux-là qui vous prennent en otage depuis tant d’années. Restez mobilisés ! Donnez-leur le change en participant plus massivement encore à la collecte de dons en cours. La grande Initiative historique du peuple camerounais continue. Et malgré les attaques criminelles répétées dont le site dédié à cette initiative fait l’objet, il est sécurisé. Ceux qui ont dupliqué frauduleusement le nom de domaine pour essayer de dérailler l’opération sont traqués. Vous serez informés de leur identité réelle ou usurpée. Ne vous faites pas duper par des sites malveillants. Le lien du site reste le même : www.cameroonsurvival.org (Cameroun en anglais avec deux O).

Les équipes sont en train d’être mises en place pour préparer la logistique nécessaire devant permettre, notamment de vous protéger par des masques, le nettoyage de vos mains par des solutions hydroalcooliques et de respecter les mesures de confinement vitales là où c’est indispensable. Nous avons opté, pour commencer, par une production locale massive des masques et des solutions hydroalcooliques.
Face à l’attitude absurde du régime, le peuple lâchement abandonné doit être prêt, s’il le faut, à créer un rapport de force populaire avec la dictature qui l’étouffe pour se sauver du coronavirus par la solidarité, dont tout le monde a vu combien elle est agissante. Monsieur Paul BIYA sera seul responsable de ce qui adviendra de tout dérapage lors de la distribution pacifique de l’assistance aux populations.

L’organigramme de la SCSI et les correspondances adressées aux administrations – notamment aux Ministères de la Santé Publique, des Finances, de l’Administration Territoriale, au Secrétariat d’Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie, à la Délégation Générale à la Sûreté Nationale mais également à l’Ordre National des Médecins – attestent du caractère pacifique, républicain et d’urgence humanitaire de notre initiative. Mieux, en plus de l’intégration de ces différentes administrations dans le Comité de Gestion, nous avons librement concédé des pouvoirs de cosignature dans le compte bancaire de “Survie-Cameroon-Survival Fund”. Malgré toutes ces ouvertures, et pour ne pas perdre la face, le pouvoir a décidé de sacrifier le peuple à l’autel de son orgueil.

Il se peut que Monsieur BIYA réapparaisse d’un moment à l’autre pour jouer au messie attendu. Cela ne changerait rien à notre appréciation de la situation. Il a montré par sa disparition inexpliquée depuis plus d’un mois, qu’il n’est plus à la hauteur de la lourde tâche qu’il s’est octroyée, et qu’en tout état de cause il est un commandant en chef déserteur. C’est pourquoi, j’appelle dès à présent la communauté internationale à se mobiliser pour aider à sauver le peuple camerounais abandonné à son triste sort dans cette guerre contre le COVID-19.
En appréciant la détermination et l’engagement des pays amis à sauver la vie de leurs citoyens face à cette pandémie, il m’échoit de leur rappeler que le moment est venu de choisir clairement entre la dictature du régime de Monsieur BIYA qui est nécessairement temporaire et le peuple camerounais qui est absolument pérenne.

J’invite les Camerounais à rester mobilisés pour défendre leurs vies. Je reste à leurs côtés pour ce combat. Si l’heure est venue, alors elle est venue !

Cela étant, s’agissant d’une situation critique d’urgence humanitaire, et vu mon souci réitéré de ne laisser aucun Camerounais perdre sa vie, je garde la main tendue.
Vive le Cameroun.

Fait à Yaoundé le 9 avril 2020

Pr Maurice KAMTO

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