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LE RÉGIME BIYA ENVOIE UN INDIC INFILTRER LE DOMICILE DE KAMTO

Après avoir encerclé le domicile du professeur Maurice Kamto pour l’empêcher d’aller manifester le 22 septembre, le régime Biya est dans l’impasse et ne sait plus quoi faire de son encombrant  » prisonnier « . Le libérer serait un aveu d’échec, l’arrêter serait l’accélération de sa chute. Alors, on marque le pas sur place en mijotant de mauvais coups.

Après avoir envisagé une perquisition de son domicile pour profiter de glisser des objets qui pourraient l’accabler, le régime sécurocrate a fait marche arrière dès que ce plan machiavélique a été mis à nu par nos soins dans les réseaux sociaux. Entre temps, deux curieux individus  se présentant comme des  » amis  » du président du MRC, ont été envoyés pour infiltrer son domicile. Face au refus du gardien de leur ouvrir le portail, l’un deux a fini par se dévoiler en pondant un post contre Maurice Kamto sur Facebook. Ci-dessous l’intégralité de ce brûlot :

« MA DÉCEVANTE VISITE AU PROF KAMTO
Hier aux environs de 3h de l’après midi, j’ai décidé dune visite citoyenne chez le compatriote kamto ( que j’essayais sans succès de joindre ) afin de toucher du doigt et de transformer en réalité la rumeur selon laquelle il serait séquestré et privé de toute liberté de mouvements ainsi que de visites.
Ma visite était donc purement privée, apolitique et amicale. Ainsi je vais donc d’une part la raconter afin que chacun se fasse une idée de la situation

Et dautre part la commenter et donner le sentiment personnel de ce que j’en ai tirée
Certains me demanderont si j’avais un rendez vous formel, ceux là devront se souvenir que lorsque l’opposant NOUS appelait à marcher , NOUS n’avions aucun rendez vous !
Jai d’ailleurs tjrs été traité de partisan de kamto , ce qui en soi n’est pas pour moi une insulte car je partage la plupart de ses idées et son combat. Toutefois je pense humblement qu’il n’est pas au niveau de ce grand combat engagé.

LES FAITS
Il etait 3 h de l’après midi hier lorsque je me suis présenté devant le domicile du citoyen kamto , en compagnie d’un ami , mr Godefroy Ayinda , membre de la société civile africaine et observateur accrédité aux dernières élections législatives et municipales.

Dès notre arrivée dans la ruelle qui mène au domicile du chef du MRC , la forte présence des forces mixtes (police et gendarmerie) etait de nature à décourager cette visite . J’étais conscient des risques que je prenais, mais non seulement pret à faire face à ces difficultés mais aussi déterminé à faire valoir mon droit de rendre visite à un « ami ». ( notez bien mes guillemets).

Apres quelques pas dans le dernier virage qui laisse apercevoir le portail de résidence (fortement quadrillée) , un commissaire principal de police (celui du 6 e) m’a poliment mais fermement interpellé à l’effet de savoir ce que nous faisions là.
– j’aimerais rendre visite à Mr kamto Maurice ai je répondu calmement. J’avais prévenu mr Ayinda de ne pas parler car il n’était que mon innocent et  » naïf « accompagnateur .

– vous n’avez pas le droit , mr kamto ne peut recevoir de visite , ce sont les instructions . Et d’ailleurs qui êtes vous, d’où venez vous, Pkoi voulez vous le rencontrer, voulez vous svp me présenter votre cni ?
Le ton commençait peu à peu à se durcir et se faire menaçant com Cest hélas d’usage chez nos policiers
– bien sûr ! Voici ma cni , je viens de Douala, mr kamto est un « ami » rencontré en Europe un grand et respectable enseignant ( ce qui n’est pas faux) j’aimerais simplement lui rendre une visite de courtoisie, rien de plus
Bientôt , je suis véritablement encerclé par 3 autres commissaires , quelques policiers de rang et 3 autres gendarmes . Les questions fusent de partout et en désordre, certaines sur un ton qui rappelle le zèle et les méthodes de la tristement célèbre Stasi, d’autres heureusement sur un ton poli et courtois.

Je préfère ignorer les premières et je réponds calmement aux « civilisées  » :
– écoutez messieurs, je suis un citoyen camerounais , je ne sais pas pourquoi une simple visite privée à un ami se transforme soudainement , dans une rue , donc un lieu public , en un interrogatoire musclé. Vous m’avez identifié, relevé mon lieu de reseidence , ma profession , mon no de tel … je ne vous ai rien caché ni refusé alors laissez moi maintenant sonner chez mon ami svp !

– NON a crié le commissaire en nous intimant l’ordre de quitter les lieux et en se saisissant de mon GSM pour effacer une photo que je venais de prendre dans la rue.
– mais mon commissaire je ne vois pas ce qui peut vous donner le droit de m’interdire une rue , un lieu public et d’effacer un selfie dans mon tel sur lequel vous n’apparaissiez mm pas ! Suis je en état d’arrestation ? Si OUI lisez moi mes droits . Sinon je persiste et signe que je veux voir mr kamto .
Pkoi , où et comment je le connais , cest pas vos oignons. Moi je fais pas de politique , je ne suis pas armé, je ne représente aucune menace à l’ordre public monsieur
Devant mon insistance , le jeune commissaire du 6e arrdt a fini par reprendre ses esprits et cette fois ci , me demande sur un ton calme de contacter les avocats de mr kamto.

– très bien, ai je répondu
Sur ce , j’appelle un ami , maître Jacques Ngong et lui demande le numéro de maître Simh . Contacté, ce dernier m’explique , à l’écoute collective des forces m’entourant ( j’avais mis le tel en main libre) que le Dgsn avait autorisé les visites privées.
Le commissaire se rassure donc de nouveau au tel auprès de son centrale qui confirme l’information .

Apres 45 min environ, je suis enfin autorisé à sonner au portail qui ne s’ouvrira malheureusement jamais . J’aperçois pourtant un gardien qui filme depuis La guérite, à l’aide de son GSM ainsi qu’un technicien de surface s’affairant au nettoyage des pavés. Je les supplie de porter ma cni au prof qui leur confirmera à coup sûr de l’opportunité de ma visite, je leur explique que je suis un ami de Bruxelles en Belgique , mais rien n’y fait , ils sont sourds com des carpes , la peur et la méfiance sont très perceptibles dans les deux camps . Fatigué ,et par crainte de frôler le ridicule , je décide de battre en retraite et prends congé des poulets qui finalement ont retrouvé leur calme et m’escortent , sourire bon enfant en coin.
Il est très exactement 5h 20 lorsque je quitte les lieux.

INTERPRÉTATION
Ce quil sest passé hier au domicile de monsieur kamto a fini de me convaincre de ce que non seulement mon pays n’est pas un État de droit, mais surtout que kamto ( pour qui jai beaucoup de respect car pour moi il reste un hom et un opposant respectables) n’est hélas pas un leader capable de mener la transformation politique dont le pays a tant besoin et je m’explique :

– un véritable leader politique n’a pas peur de laisser sa peau dans une lutte aussi noble car à un stade de popularité, le régime est plus garant de sa sécurité quil n’est tenté de l’éliminer physiquement car dans ce cas , la crainte d’un soulèvement est réelle
– je n’ai remarqué aucune présence de sympathisants ni devant le domicile du prof , ni meme dans la route principale donnant aux ruelles du quartier Santa Barbara , lieu de résidence du prof

Qui peut imaginer un John fru Ndi en État de siège pendant les années de gloire du SDF? Et meme aujourdhui !
– comment un prétendu leader peut il autant se recroqueviller dans la peur de recevoir un potentiel sympathisant qui lui prends autant de risques pour le rencontrer ?

Lorsqu’on est véritablement leader et populaire , je suis convaincu que les choses ne se déroulent pas com cela . Jai été au Ghana lorsque sous la présidence de john Kufuor , nous som allés rencontrer l’ancien président Rawlings au siège son parti le NDC alors qu’il essuyait des persécutions, pour lui apporter le soutien de la jeunesse africaine que nous prétendions représenter. Jai vu ce qu’est un leader
Bis repetita chez Bruno Amoussou en son temps au Benin .
Cmt un prétendu leader qui aurait selon ses partisans remporté les présidentielles ne peut il pas au minimum se présenter à son balcon pour saluer des sympathisants bravant courageusement des interdictions pour le voir ?

Ma conclusion est que depuis 92 , les camerounais sentent bien quil n’ya pas de leadership réel et sincère pouvant les mener au changement, ce qui d’ailleurs explique la tjrs très faible adhésion populaire aux projets de société proposés ainsi qu’aux consultations électorales ( et ce n’est pas les stériles et complices agitations de l’autre petit agent commercial du régime devenu député pour sa ration alimentaire qui y changent quelque chose). Ainsi , depuis Fru Ndi en 92 , personne n’a encore fait simple photo de son score .
À l’état actuel des choses , au niveau où la vieille dictature a appauvri économiquement , intellectuellement et spirituellement les camerounais , je suis convaincu que le changement ne viendra que depuis l’intérieur du système lui meme , porté par un groupe de civils ou militaires , ou alors plus radicalement d’une révolution populaire que personne ne verra venir

Mais jamais au grand jamais des petits leaders régionaux ( incapables de rassembler autour d’un idéal commun et tjrs bloqués malgré eux dans la réalité de l’hétérogénéité ethnique et tribale savamment fabriquée par le régime ) sans charisme et sans crédibilité aux yeux des populations
Sauf miracle , Le changement Cest pas pour si tôt au Cameroun

NB : mon mur est ouvert à la réflexion et au débat contradictoire aux personnes équilibrées et lucides, Pas aux zélés fanatiques qui eux seront bloqués au moindre écart de langage ou injure. La toile est bien grande . Merci

Abel Nkoth. »

À la lecture de ce chiffon bourré de fautes, nous avons voulu vérifier les faits. 1- Maurice Kamto n’a jamais rencontré ou entendu parler de cet Abel Nkoth. 2-Nulle part sur les images on ne voit son accompagnateur Ayina qu’il cite comme témoin. 3-Comment peut-on partir de Douala pour rendre une « visite de courtoisie » à un « ami » qui ne vous connait pas, qui est assigné à résidence, sans le prévenir ? 4-Vit-il à Douala ou en Belgique finalement ? 5- Il prétend  que le DGSN avait autorisé les visites privées. Mais le 05 octobre 2020, une amie de longue date de la famille est allée à Santa Barbara pour leur rendre visite. Elle a été refoulée. Le même jour,  un Pasteur a tenté de rendre visite à une personne travaillant au domicile de Kamto et qui vient de perdre sa mère. Il a été refoulé.

« jamais au grand jamais des petits leaders régionaux ( incapables de rassembler autour d’un idéal commun et tjrs bloqués malgré eux dans la réalité de l’hétérogénéité ethnique et tribale savamment fabriquée par le régime ) sans charisme et sans crédibilité aux yeux des populations », conclut le soi-disant « ami » de Kamto. Tout est clair : Abel Nkoth était là pour une mission obscure qui a échoué.

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