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LE RÉGIME COLONIAL BIYA INFLIGE LE MÊME TRAITEMENT AU MRC COMME À L’UPC

Par  Dr SERGE ÉRIC DZOU NTOLO

l’UPC en tant que unité active du nationalisme camerounais a pris l’administration coloniale au dépourvu partant de son initiative syndicale, elle a répandue son idéologie à travers le pays. L’enjeu était le changement à travers la réunification, l’indépendance et des élections libres et transparentes. Or l’administration coloniale n’a jamais voulu qu’un parti qu’elle ne contrôle pas ait une dimension nationale, et il fallait donc le contenir au ressort ethnique de ses dirigeants.

En 1955, l’UPC est interdite et en 1957 elle bat campagne pour le boycott tant que le parlement ferait adopter la loi cadre Gaston de ferre celle qui conférerait le régime d’autonomie gouvernementale aux indigènes. L’UPC est contrainte à la guérilla contre la puissance occupante qui traque les nationalistes jusqu’au dernier retranchement. La figure formative du nationalisme Ruben Um Nyobè est traité de terroriste, d’insurrectionnel, de maquisard, de sataniste communiste. Le second front celui de l’ouest, est tout autant victime de la guerre psychologique des zones de pacification avec la guerre psychologique de Lamberton et la construction de la méfiance, de l’isolation, après les bassa, de la figure du Bamiléké en commençant par le Noun.

Sans prétention dans l’analyse, l’objectif du changement du MRC par le refus d’arborer la camisole de force de parti ethnique que le régime a pu enfiler à tous ses adversaires depuis le retour du multipartisme, a été criminalisé. Car au fond l’objectif du parti politique à être unique à avoir une dimension nationale sous le contrôle du régime ( jadis le régime colonial) est demeuré un enjeu fondamental du pouvoir. La division à partir des clivages identitaires est l’option appliquée à l’UPC partant de la création de l’UC, du PDC…
Fondamentalement, l’application du programme politique de l’UPC nous aurait évité la guerre du NOSO, à savoir procéder à la réunification avant les indépendances de1960 pour le Cameroun oriental et 1961 pour le Cameroun occidental.

Mieux l’on aurait certainement pas perdu le Northen Cameron qui se rallia au Nigeria en 1961. De même que depuis 2012 le programme politique du MRC indique l’existence d’un profond malaise anglophone au Cameroun. D’où son premier pilier le pacte républicain et institutionnel appelant à une refondation dont la base est le dialogue partant des assises nationales de la citoyenneté et de la fraternité républicaine. Ce dialogue inclusif que toutes les voies de recours doivent être épuisées avant l’option militaire dans un conflit indépendantiste.

L’appel au boycott des législatives et des municipales après un acte de radicalisation ( comme en 1955), ici c’est l’arrestation et l’incarcération d’une centaine de militants du MRC, des cadres et du leader Maurice Kamto, après s’être résolument inscrit dans le régistre contestataire des résultats des élections présidentielles de 2018, le scandale d’un glissement inédit de la CAN, et la continuation de la militarisation du NOSO par le gouvernement. Il convient de rappeler que l’UPC voyait interdit toutes ses manifestations et réunions jusqu’à son interdiction formelle. C’est le cas avec le MRC qui essuye des interdictions de tenir des réunions et manifestations depuis le jour de sa naissance. Le MRC est traité de parti du village, d’organisation terroriste,et son leader de figure du déviant social.

En fait, à chaque occasion d’adversité ferme et incorruptible, le régime, jadis colonial, désigne la figure de l’ennemi intérieur. Voilà quelques traits de similitude des trajectoires de l’UPC et du MRC. Cette trajectoire tient compte des microprocédures d’historicité en tant qu’action propre des locaux en but de l’autodétermination.  La différence idéologique liée au contexte n’est que fétichisme, car le fondement des idéologies des partis politiques c’est le nationalisme.

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