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LE SALE JEU DE LA FRANCE :DU SOUTHERN CAMEROONS À LA GUERRE CONTRE L’AMBAZONIE

Dès 1949, au Kamerun sous mandat britannique, le Cameroon National Front (CNF) se met d’accord avec l’UPC pour œuvre fermement pour la réunification. En 1950, Jabea Kum Dikongue et Nerius Wamaso Mbile quittent le CNF pour fonder le Kamerun United National Congress (KUNC) pour protester contre les discriminations de Endeley à l’égard des Kamerunais dont les parents sont originaires de zone française.

En 1953, le CNF et le KUNC font fusion et deviennent le Kamerun National Congress (KNC). P.M. Kale quant à lui fonde le Kamerun People’s Party (KPP), mais ni le KNC, ni le KPP ne parlent de réunification. Ces partis collaborent avec la puissance coloniale britannique et luttent pour une « large autonomie au sein du Nigeria ». Les partisans les plus déterminés de la réunification au KAmerun britannique sont membres de l’UPC. Eka Market et Ecko Martin, planteurs au Southern Cameroons sont membres du comité directeur de l’UPC en Septembre 1952, car l’UPC ne reconnait pas la division du Kamerun et recrute dans les deux rives du Moungo.
En 1955, John Ngu Foncha, Ndeh Ntumazah et certains de leurs amis quittent le KNC pour fonder le Kamerun National Democratic Party (KNDP). Ils prônent clairement la séparation d’avec le Nigéria, la réunification du Kamerun. Poussés par les masses le KNC (Andeley) et le KPP (Kale) qui militent pour le rattachement au Nigéria changent de position et soutiennent du bout des lèvres la réunification. Bien que soutenant l’idée de la réunification, Foncha reste assez tiède sur la question. Pour lui, il est question d’obtenir l’indépendance du Southern Cameroons d’abord et œuvrer ensuite pour la réunification. Cette position est substantiellement différente de celle des nationalistes qui estiment que « chrétiennement parlant, Dieu a créé un seul Kamerun ». Il faut donc le réunir et marcher glorieusement uni vers une véritable indépendance.

Foncha bloque toute tentative de fusion entre l’UPC et le KNDP. Entretemps, l’UPC est interdite par l’administration coloniale française. Les leaders upécistes Moumié, Ouandié, Kingué se réfugient à Kumba. Le KNDP, le KNC et le KPP restent dans le jeu institutionnel des colons anglais. En 1957, des élections sont organisées, le KNC et le KPP se coalisent et gagnent. Leur gouvernement met hors-la loi l’UPC et oblige les leaders Upécistes à quitter le Kamerun. Foncha lui aussi lâche les nationalistes de l’UPC. Ce qui amène les nationalistes au sein du KNDP à se scinder pour créer le One Kamerun sous le leadership de Ndeh Ntumazah. Le One Kamerun est l’organisation qui soutient les thèses les plus avancées sur le réunification. La réunification de tout le Kamerun : Cameroun oriental, Southern Cameroons et Northern Cameroons.

En 1958 pendant que le KNC, le KPP et KNDP s’embourbent dans les meandres institutionnelles. La France et l’Angleterre passent un accord secret pour retirer du Kamerun le Northern Cameroons qui pourtant par la voix du NKNP (Northern Kamerun National Party) réclame la réunification du Kamerun. En Echange, L’Angleterre abandonne le Southern Cameroons aux Français. Cet accord sera mis en œuvre en 1961 par le biais d’un referendum truqué qui exclue l’option de l’indépendance et divise le territoire sous mandat britannique en deux juridictions.

Entretemps, en 1959, Foncha bat la coalition Kale- Andeley, devient premier ministre. Un fois élu grâce a l’aide des upecistes, il abandonne tout contact avec les nationalistes et les traite désormais de « terroristes ». Il commet une erreur qu’il regrettera : Il entre en pourparlers avec la France et Ahidjo, les ennemis jurés des nationalistes, trahissant ces derniers dès qu’il est en position de leur donner un coup de main.

En 1961, la France et son pion Ahidjo attirent Foncha friand des prébendes dans un traquenard politique qui accouche de la « république fédérale du cameroun » dont la constitution a été écrite par des jacobins français et qui n’a du fédéralisme que le nom. Le Southern Cameroons devient dans les faits une « colonie française temporairement permise de parler anglais ».

En 1972, la France décide de la fin du faux fédéralisme et par la voix de son larbin décrète l’état unitaire centralisé dénommé « République Unie du Cameroun ». 1984, le second serviteur de la France Paul Biya qui vient à peine de succéder à Ahidjo fait sauter l’adjectif « Unie » et retourne à la dénomination « République du Cameroun », création de la France en 1960.

La crise que nous vivons aujourd’hui trouvent ses origines dans cinq racines : 1) La Societe des Nations (ancêtre de l’ONU) qui met un territoire unique sous la tutelle de deux puissances. 2)L’Angleterre qui au lieu de conduire le territoire sous sa tutelle vers l’indépendance, refuse de lui donner cette option et se contente d’en voler une partie (Northern Cameroons) qu’elle intègre dans le Nigeria et abandonne l’autre partie (Southern Cameroons ) aux Français dans un accord secret. 3) La France qui fait une guerre de 15 ans dans le territoire sous sa tutelle contre les indépendantistes et qui de surcroit a annexé le Southern Cameroons.

Cette France qui continue par des accords secrets a dominer l’économie et partant la politique camerounaise 3) L’oligarchie gouvernante francophone dénuée de tout patriotisme qui dès les indépendances truquées se met entièrement au service de la France et contre les intérêts du peuple camerounais 5) Les Oligarches anglophones fourbes et jouisseurs qui à chaque tournant de l’histoire refusent de prendre leurs responsabilités, mettent leurs intérêts personnels au-dessus des intérêts des masses anglophones et trahissent le seul parti nationaliste qui œuvrait pour une sincère réunification et une indépendance véritable.

La solution à ce problème passe donc par la rupture des liens de dépendance d’avec la France, le renversement de l’oligarchie francophone et anglophone qui cogèrent le pays depuis 60 ans, l’organisation d’une Véritable Dialogue Inclusif qui regroupe toutes les forces vives du pays et enfin la tenue d’un referendum ( ou plusieurs au besoin) qui permette au peuple libre de décider en toute connaissance de cause de la nature et de la forme de son Etat et des institutions qui le compose.

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