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LE SORT D’ALI BONGO EST PIRE QU’UN CADAVRE

Je n’aime pas Ali Bongo Ondimba. Pas la personne, mais l’individu qui, au prix du sang, de la sueur et des larmes des Gabonais, sévit à la tête du pays depuis 12 ans. Un véritable cauchemar ! En tout cas, je l’ai tellement répété que tout le monde entier le sait maintenant. De nombreuses personnes pourraient même penser que je souhaite sa mort. Non !

Honnêtement, je voudrais qu’il vive longtemps, mais hors d’état de nuire, sans avoir entre ses mains l’appareil d’État qu’il n’a eu de cesse d’utiliser pour martyriser les Gabonais, mais également pour piller et remettre les richesses du pays entre les mains et dans les poches de ses complices étrangers : Richard Attias, Maixent Accrombessi, Liban Soleiman, Christian Kerangall, Seydou Kane, Brice Fargeon… la liste est trop longue pour être exhaustive.

Je n’aime pas Ali Bongo, mais je ne veux pas de son amour non plus. Et puis, qui suis-je pour qu’il puisse m’aimer ? Qui suis-je par rapport à tous ces compatriotes injustement incarcérés et toujours en attente d’une magnanimité improbable ?

Qui suis-je par rapport à ces dizaines de Gabonais qu’il a fait assassiner, blesser, mutiler à vie dans le seul but de se maintenir ad vitam aeternam au pouvoir ?

Qui suis par rapport à tous ces brillants intellectuels gabonais (Maître Fabien MÉRÉ, Madame Laurence NDONG et les autres) contraints à l’exil pour fuir la tyrannie de la famille Bongo ? Qui suis-je par rapport à tous ces Gabonais propriétaires de maisons d’édition dont les journaux sont régulièrement interdits ou suspendus pour un oui ou pour un non?

Honnêtement, Ali Bongo doit vivre pour jouir et bénéficier des bienfaits de la liberté de la presse, de la bonne gouvernance, de la démocratie. Il est trop facile de mourir de sa belle mort après avoir commis tant de torts à tout une jeunesse et à tout un peuple. Oui , le Gabon peut encore devenir une nation prospère et émergente. Mais sans Ali Bongo et son gang au pouvoir ! Nous disposons d’énormes potentialités – humaines surtout – pour rêver d’un avenir radieux, pourvu que nous éradiquions à jamais la médiocrité, la criminalité et l’imposture au sommet de l’État.
La jeunesse gabonaise est loin d’être médiocre. Il lui manque seulement et simplement un bon leadership national, des patriotes au gouvernail du navire Gabon.

A mon avis, la question de la mort supposée du despote gabonais n’est plus de saison. C’est vrai que de nombreux Gabonais et Africains pensent et disent même qu’il est mort. Certains milieux politiques américains, africains et européens influents affirment la même chose. En ce qui me concerne, je m’interroge à haute voix.

Pourquoi Ali Bongo pour voyager à travers le monde n’utilise plus son Boeing présidentiel « Bongo air force one » ? L’immatriculation de l’avion présidentiel doit être 001 au départ comme à l’arrivée au Gabon. Mais curieusement, c’est maintenant à bord du modeste Boeing 737 de son épouse, le P4-BBJ, qu’il effectue ses voyages. Lesquels se déroulent souvent dans la plus grande discrétion. Comme hier soir après le conseil des sinistres qui n’a même pas eu un geste pour les sinistrés de Franceville.

Pourquoi Ali Bongo n’assiste-t-il plus à tous les sommets internationaux, lui qui adorait les voyages à travers le monde même quand il n’y était pas convié ? C’étaient pour lui des occasions pour se faire filmer avec les célébrités de ce monde : le Prince Charles d’Angleterre, Lionel Messi, Prédisent Barack Obama, etc. Tout le monde sait combien Ali Bongo adore faire les selfies avec les grands de ce monde.
Pourquoi Ali Bongo ne conduit-il plus ses bolides, qui sont obligés d’être rangés dans un garage climatisé à la Cité de la Démocratie ?
Pourquoi laisse-t-on Ali Bongo apparaître en public ainsi diminué, marchant péniblement avec une canne et visiblement souffrant d’un strabisme divergent ?

Cet homme inspire vraiment de la pitié. Mais, doit-on le plaindre. En réalité, le despote gabonais n’est victime de rien ni de personne. Ou plutôt, si ! Ali Bongo est victime à la fois de son propre Karma et de son entourage. De son karma car il a trop tué et fait du tort à tout un peuple pour arriver au pouvoir et s’y maintenir.

De son entourage, essentiellement constitué de profito-situationnistes, qui ne l’aiment pas. C’est sûr ! Pour ces personnes ALi Bongo Ondimba n’est qu’un marchepied vers l’argent et le pouvoir. En tout cas, ils se reconnaîtront.
Pour revenir à la mort réelle ou supposée d’Ali Bongo, on peut constater que ce qu’il vit aujourd’hui est pire que la mort…

« La patrie ou la mort, nous vaincrons ! »

Dr Alphonse LOUMA EYOUGHA
Président de l’ONG Agir pour le Gabon

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