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LE SYNDICAT DES JOURNALISTES CAMEROUNAIS LIVRE MARTINEZ ZOGO AU DIRECTEUR DU CABINET CIVIL DE BIYA

Par Michel Biem Tong, journaliste web exilé

Qui a dit qu’il est possible d’être un journaliste ou animateur courageux et impertinent au Cameroun et bénéficier de la solidarité confraternelle lorsqu’on subit l’arbitraire des barons du régime de Yaoundé ?

Voilà donc tout un Syndicat de journalistes, le Syndicat national des journalistes indépendants du Cameroun (SYNAJIC). Au lieu de lancer une campagne de mobilisation pour la libération de Martinez Zogo, célèbre animateur radio à Yaoundé détenu depuis quelques jours au secrétariat d’Etat à la défense (SED), au lieu de rappeler à Madame Mvondo Ayolo (épouse du directeur du Cabinet civil à la présidence du Cameroun) de produire un droit de réponse si elle s’est sentie diffamée, au lieu de conseiller à Madame Ayolo de saisir la justice d’une plainte si elle s’est sentie outragée que de donner des instructions aux gendarmes du SED, nos chers journalistes indépendants entreprennent de jeter leur confrère en pâture en le vouant aux gémonies et en se fendant en salamalecs et en excuses vis-à-vis du couple Ayolo. Au mépris de la présomption d’innocence et même du devoir de confraternité que prescrit le Code de déontologie journalistique que le SYNAJIC évoque dans son communiqué.

Ceci ne va pas sans me rappeler ma situation lorsqu’une bête sauvage et criminelle bombardée colonel par Paul Biya m’a jeté en cellule le 23 octobre 2018 sans convocation, sans mandat. Au lieu que le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) se lève pour dire non à l’arbitraire et à la forfaiture, non non non. Le Snjc a pris fait et cause pour mon animal de bourreau (une délégation du Syndicat serait même allé le voir pour requérir son pardon), relayant ses propos mensongers et m’abandonnant dans mon lieu de séquestration au SED, non sans dire sous cape : « il l’a bien cherché ».Ce n’est que quand le Committee to Protect Journalists a commencé à s’intéresser à mon affaire et que la répression a continué à s’abattre sur d’autres confrères que le Snjc s’est rappelé par petits moments au bon souvenir de ma personne. La réaction du SYNAJIC ne me surprend donc pas.

À tous ces confrères camerounais qui pensent que le journaliste peut être aussi un militant au service des faibles et des sans voix et non un instrument au service des réseaux occultes, ne comptez sur aucune organisation syndicale au Cameroun pour vous venir en aide en cas de difficulté. Visiblement, la solidarité confraternelle dans le milieu journalistique au Cameroun a été bradée au pouvoir dictatorial de Yaoundé.

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