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LE VRAI VISAGE ET L’HISTOIRE DE MAMI WATA

Situées à une vingtaine de kilomètres de Dschang, dans le village de Fongo-Tongo, ces chutes se précipitent d’une hauteur de près de 80 m dans une petite rivière sinueuse, au cœur d’une forêt sacrée où la chasse est interdite. Dans cette forêt, vivent d’importantes populations de singes et quelques panthères. Pour la petite histoire, Mami Wata signifie « génie de l’eau ou sirène ! ». En effet, la légende rapporte qu’une fée habite au fond de l’eau, sous la chute… À l’origine de cette légende : un simple jeu de lumière en réalité. Au marché Tsinfem, les taxis motos ont l’habitude de conduire les touristes au site moyennant 4 000 FCFA négociable. Compter 2 000 FCFA par personne pour la visite des chutes.

Même si les cultes sont différents, Mami wata est la seule divinité africaine vénérée dans une zone géographique étendue qui rassemble des cultures et des peuples aussi divers que les Igbo du Nigeria, les Ewé du Bénin, les Bamiléké du Cameroun et les Kongo. on trouve aussi les graphies : Mamy Wata, Mami Watta ou Mama Wata. Chez les Igbo, elle se nomme Ezenwaanyi (Reine des femmes), Nnekwunwenyi (Honorable Femme), Ezebelamiri (reine qui vit dans les eaux), Nwaanyi mara mma (la femme plus que belle), ou Uhamiri. Dans certaines zones du Congo, elle est Mamba Muntu, (Crocodile personne.)

Dans la diaspora, elle est connue sous le nom de Watramama au Suriname et en Guyane; Mamadjo à Grenade; Yemanya / Yemaya au Brésil et à Cuba; La Sirène, Erzulie et Simbi en Haïti; Lamanté en Martinique ; Maman de l’eau en Guadeloupe.

Mami Wata est décrite comme une très belle femme autoritaire aux longs cheveux noirs, à la peau claire et aux yeux irrésistibles. Même si elle apparait souvent dans les rêves et les visions à ses adeptes comme une belle sirène, on peut également la voir marcher dans les rues des villes africaines modernes sous la forme d’une très belle femme, magnifique mais insaisissable. Elle est intéressée par toutes les choses modernes; ses offrandes préférées sont les bonbons, les parfums importés, des lunettes de soleil, des bijoux et les boissons à la mode. A la nuit tombée, on la trouve au cœur des grandes villes. Elle est très présente également sur les marchés et surtout dans les bars et les lieux de débauche, toujours sous les traits d’une très belle femme qui entraîne les hommes dans leur folie. Elle leur demande fidélité et secret sur leur relation. De ce fait, l’homme est contraint à l’abstinence sexuelle s’il accepte le pacte, la fortune et la santé lui sont accordées. S’il refuse la ruine, la misère et la maladie s’abattront sur lui et les membres de sa famille. Dans le folklore congolais, Mami wata est une prostituée qui tente et pervertit les hommes.

Néanmoins, l’esprit semble être lié à d’autres esprits de l’eau qui ont une histoire beaucoup plus ancienne sur le continent africain. Les divinités aquatiques étaient très nombreuses, en Afrique de l’ouest comme en Afrique centrale. Dans la culture Igbo on retrouve ces esprits de l’eau sous le nom de ndi mmili, alors que dans la civilisation Kongo, ces esprits portent le nom de mbumba. Certaines histoires Igbo suggèrent que les poissons sont ses enfants, et qu’elle les utilise comme bois de chauffage.

Les couleurs de Mami Wata sont rouge et blanc. Ceux qu’elle afflige avec des visions et des tentations, et qui vivent cette expérience comme une obsession ou une maladie, doivent porter des couleurs rouges. D’autres qui ont une orientation plus positive envers l’esprit peuvent montrer leur bénédiction par le port de la couleur blanche. La plupart des adeptes portent une combinaison de vêtements rouge et blanc.

Mami Wata a également un certain nombre d’avatars sous la forme de femmes mortelles de la terre qui ont le même aspect que la divinité et qui agissent comme ses « filles. » Mami Wata peut donner la richesse à ses adeptes, ses « filles » ou à ses conjoints (hommes) qui lui sont fidèles, mais elle n’est jamais connue pour donner la fertilité.

Mami Wata est parfois perçue comme une métaphore des conditions africaines modernes – avoir la connaissance de la richesse mondiale et le désir de consommation à grande échelle, mais manquer de richesse ou de l’accès effectif à cette richesse du monde ce qui permettrait aux Africains de participer au système.

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