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L’EAU DEVIENT PLUS CHÈRE QUE LE PÉTROLE ET GAZ AU GABON

Au Gabon, l’eau potable est une denrée très rare. La grande majorité de la population n’y a pas accès. Les Gabonais se ravitaillent en eau dans ce qu’on appelle communément les « pompes publiques ». Et pour le peu qui possède des installations pour l’accès à l’eau dans les domiciles ou à proximité, ils en sont régulièrement privée par les coupures incessantes qui peuvent durer plusieurs jours.

Le marché spéculatif de l’eau de 450 à 15.000 FCFA le mètre cube

Pour pallier à ces coupures d’eau, certains compatriotes ont fait installer à leurs domiciles des cuves équipées de suppresseurs. Pour alimenter ces dernières, un marché de vente d’eau par des « entreprises » s’est développé à Libreville, la principale ville du pays. Nous assistons à une surenchère qui fait monter le mètre cube d’eau  (1m3 = 1000 L) vendu par la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), distributeur national d’eau potable, à 450 FCFA contre 15.000 FCFA par les contrebandiers, soit 33 fois plus cher.

L’eau en bouteille produite sur place ou importée, quant à elle, se vend en moyenne à 600 FCFA le litre, soit plus cher que mille (1000) litres d’eau distribuées par la SEEG.

Les principales difficultés de la SEEG seraient l’énorme dette de l’État à son endroit et le non respect de ses engagements notamment dans la construction et l’entretien des infrastructures structurantes. Plus grave, il apparaît que des hauts commis de l’État seraient derrière les entreprises qui spéculent de façon informelle dans la vente de l’eau aux populations. Une fois de plus, les Gabonais sont spolier et victimes d’un trafic entretenu par leurs dirigeants. Ces comportements qui profitent de la misère des populations et les privent de l’eau potable, vitale au quotidien, sont assurément ignobles.

#COVID-19, les Gabonais devront se laver les mains sans eau

En pleine crise du Covid-19 où la première mesure barrière pour se protéger du virus consiste à se laver les mains, les difficultés d’accès à l’eau potable n’ont jamais été évoquées dans les communications officielles.

Or, l’une des premières mesures à prendre aurait été de faire en sorte que les Gabonais aient accès à l’eau avant de proposer la gratuité de celle-ci. Rendre gratuite une denrée qui n’est pas disponible, il n’y a que ce régime illégitime et criminel qui peut se fourvoyer dans de telles incohérences.
#OnNeLâcheRien

Laurence Ndong

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