L’ENNEMI D’ALPHA CONDÉ PLAIDE POUR SON DÉPART EN EXIL
Dans une interview au journal Jeune Afrique (JA), Umaro Sissoko Embaló s’est prononcé sur la situation sociopolitique en Guinée. Malgré ses relations extrêmement tendues avec l’ex-président guinéen, Embaló qui a aussi condamné le coup d’État en Guinée déclare avoir demandé au colonel Mamadi Doumbouya -nouvel homme fort du pays-d’épargner Alpha Condé.
« Avec Alpha Condé, nous ne serons jamais amis. Il a été très hostile à mon égard. Mais aujourd’hui, il n’est plus mon homologue et je suis un homme de foi : ce n’est pas parce qu’il m’a fait du mal que je lui en souhaite en retour. J’ai donc demandé au Colonel Mamadi Doumbouya [investi président le 1er octobre à Conakry] de l’épargner », a-t-il déclaré avant de parler de ses relations avec le président de la transition : « Je ne le connais pas personnellement. Il m’a appelé et nous nous sommes parlé deux ou trois fois. Nos deux pays étant frontaliers, il est normal que nous soyons en contact ».
Selon lui, plusieurs chefs d’État auraient fait part de leur volonté d’accueillir l’ancien président dans leur pays
« Personne ne peut contrôler Alpha Condé. Denis Sassou Nguesso a fait savoir qu’il pouvait l’accueillir. Recep Tayyip Erdogan m’en a également parlé. D’autres encore m’ont dit être disponibles. Et j’ai transmis leurs messages au colonel Doumbouya. Il m’a promis que personne n’oublierait Alpha Condé et qu’il aurait tout ce dont il a besoin », a-t-il confié à JA.
Tout, sauf ses téléphones…, pose Jeune Afrique. « C’est un prisonnier. Cela peut-être pour lui l’occasion de se retrouver face à lui-même et de regarder ses fautes en face », répond Embalò.
Parlant ensuite de la durée de la transition en Guinée, le président bissau-guinéen estime qu’une date devrait être fixée par la CEDEAO
« Nous, les pays membres de la CEDEAO, nous ne pouvons pas nous exprimer de manière individuelle. Il y a un président en exercice [le Ghanéen Nana Akufo-Addo]. Toutefois, je pense qu’une limite devrait être fixée pour la période de transition, comme c’est le cas pour le Mali. Elle peut être de quatre, cinq ou six mois… Mais la CEDEAO doit être plus ferme », a-t-il estimé.
Pour terminer Embaló Sissoko déclare que le président Alpha Condé se serait fait de nombreux ennemis inutilement et aurait même voulu financer un coup d’État dans son pays
« Il s’est fait de nombreux ennemis inutilement et il le paye aujourd’hui. Il attaquait Mahamadou Issoufou et, en Guinée-Bissau, il a voulu financer un coup d’État. Pour beaucoup, c’est « bon débarras ». Certains évitaient d’entrer en conflit avec lui mais, moi, je lui disais les choses en face. Macky Sall aussi », a-t-il déclaré.