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L’ENQUÊTEUR DE L’AFFAIRE OUSMANE SONKO PORTÉ DISPARU APRÈS SA DÉMISSION

L’affaire Ousmane Sonko se complique et se transforme en un film en série qui n’en finit plus de produire des scénarios palpitants. On apprend aujourd’hui que le capitaine Oumar Touré, chargé de l’enquête pour  apporter la lumière, a jeté l’éponge et n’est plus joignable.

En résidence à la Caserne Samba Diéry Diallo, l’enquêteur principal de l’affaire Sonko-Adji Sarr, a annoncé sa démission de la Gendarmerie nationale, à travers une lettre qui fait le tour dans les réseaux sociaux . Dans sa déclaration, le capitaine  dit craindre pour sa sécurité ainsi que celle de sa famille. « Depuis la fuite du procès-verbal concernant cette enquête je suis suivi par des individus dont j’ignore la vraie motivation jusqu’à ce qu’on m’apprenne qu’il s’agissait des éléments de la Direction Nationale du Renseignement Sénégalais. Pour une affaire privée, j’ai été plutôt très surpris par cette mesure », a-t-il écrit pour justifier sa décision .

Selon plusieurs sources,la lettre est bien authentique. Il avait d’ailleurs voulu faire une vidéo il y a quatre jours, mais un de ses proches, l’en avait dissuadé pour éviter qu’il soit facilement repéré et exposé . Le Capitaine Touré a ainsi confié à ses proches qu’il n’avait pas peur pour lui mais pour sa famille. « Il se sent épié, suivi, soupçonné et traqué ». Du côté de la gendarmerie et du gouvernement, pas de réaction. Cependant, certains de ses supérieurs hiérarchiques préfèrent maintenir le doute que le capitaine Touré « était en mission et il se dit que son compte (Facebook) serait piraté. » Mais, les proches d’Oumar Touré sont unanimes que c’est  lui même qui a écrit la lettre, l’a partagée sur son compte Facebook avant de privatiser la publication. Puis, il aurait  partagé la lettre dans des groupes WhatsApp dont il est membre, notamment celui de ses camarades de promotion à la faculté de Droit. Impossible d’entrer directement en contact avec le capitaine Touré dont les deux numéros de téléphone renvoient à la messagerie vocale.

Voici l’intégralité de sa lettre qui nous est parvenue et qui comporte des coquilles grossières qui ne nous permettent pas de certifier l’authenticité. Nous la publions telle que reçue :

« Je m’appelle Oumar Touré. Mon nom ne vous ai pas inconnu car il apparaît dans le procès-verbal de l’affaire Opposant Mademoiselle Adji SARR a l’honorable député Ousmane SONKO.
Je ne suis qu’un capitaine de Gendarmerie, qui est dans l’obligation de parler au risque de ma vie car à l’impossible, nul n’est tenu.

Depuis la fuite du procès-verbal concernant cette enquête je suis suivi par des individus dont j’ignore la vraie motivation jusqu’à ce qu’on m’apprenne qu’il s’agissait des éléments de la Direction Nationale du Renseignement Sénégalais. Pour une affaire privée, j’ai été plutôt très surpris par cette mesure.
J’ai ainsi saisi ma hiérarchie par correspondance en date du 03 mars 2021 de mes craintes pour ma sécurité et celle de ma famille.

Depuis lors, aucune mesure n’a été prise et les individus continuent leur forfaiture en suivant tous mes déplacements, allant même jusqu’à mettre sous écoute mes communications en anticipant tous mes faits et gestes. Ce qui constitue une violation de mes droits constitutionnels. Tout cela parce que je suis soupçonné à tort d’être à la solde d’un opposant que je n’ai rencontré que le jour de la remise de sa première convocation dont j’étais porteur, donc en faisant mon travail conformément aux ordres de mes chefs.

Il est vrai que je suis astreint au droit de réserve. Toutefois lorsque l’Etat n’applique pas la réciprocité en respectant ses engagements envers moi, en mettant en danger ma vie et celle de ma famille, je suis en droit de dénoncer et de prendre les sénégalais à témoin. Je tiens à informer la Communauté nationale et internationale que tout ce qui m’arrivera à moi ou à un membre de ma famille sera de la responsabilité exclusive de l’Etat du Sénégal et de la gendarmerie nationale qui n’a rien fait pour faire cesser la violation de mes droits. Qui ne dit mot, consent alors je ne peux pas rester inerte face à tout ce qui peut m’arriver dans les jours à venir.

Je défie quiconque de produire la preuve matérielle de mon contact avec le député Ousmane SONKO hormis pour le motif cité plus haut.

Rien ne justifie qu’on me surveille comme un vulgaire criminel en tant qu’un officier public. Si un officier de gendarmerie peut subir une telle discrimination pour faire plaisir à un individu je me demande comment le Sénégalais lamda sera traité. Toutes ces personnes qui prennent la fonction comme un gagne-pain, en voulant coûte que coûte se maintenir même s’il faut magouiller pour faire plaisir au chef doivent prendre exemple sur ce qui m’arrive aujourd’hui. Le jour où vous changerez de camp ou soupçonné d’être à la solde d’un opposant vous subirez le même traitement.

Par conséquent, je transmets aujourd’hui, ma démission au Président de la République du Sénégal par voie hiérarchique en renonçant volontairement et d’une manière absolue aux prérogatives attachées à mon grade.
Je préfère la faim avec la conscience tranquille que l’opulence en perdant mon sommeil et ma sécurité.

Toute ma vie, je me suis battu contre l’injustice et, maintenant c’est moi qui en ai l’objet.

Mon plus grand honneur fut de servir la patrie par le biais de la Gendarmerie, constituée en grande partie d’hommes intègres et de valeur que je n’oublierai point jusqu’ à mon dernier souffle.

Je déplore tout ce qui est en train de se passer dans notre pays pour une simple affaire. Je présente mes condoléances à toutes ces familles qui ont perdu leurs proches durant ces derniers jours.

Jeunesse Sénégalaise n’écoutez pas le discours incitateur de ce ministre de l’intérieur irresponsable, n’écoutez pas non plus le discours endormant de monsieur Idrissa SECK qui a fini d’être la risée de l’histoire et n’écoutez pas aussi ceux qui par des mots manipulent l’opinion public. Regardez plutôt le legs de Cheikh Ahmadou Bamba, de Elhadj Malick SY et de Baye NIASS et tant d’autres.

Ne demander pas la démission du Président de la République car il a été élu, attendons l’échéance électorale pour ne pas entacher notre démocratie mais toutefois, le ministre de l’intérieur, le ministre de la justice et le Procureur de la République de Dakar doivent démissionner de leur fonction.
Je tiens à apporter mon soutien à tous ces sénégalais qui ont perdu un être ou un bien. J’apporte également mon soutien à tous ces personnes qui ont demandé que justice soit faite dans ce pays.

Je remercie le commandant Mbengue et tous mes collaborateurs de la Section de Recherches. Toutes les personnes avec qui j’ai servi savent que j’aime et je respecte la gendarmerie mais pas au prix de ma dignité
J’espère que la paix reviendra dans notre cher pays. Merci. « 

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