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LES ANGLOPHONES NE VEULENT PLUS DU RÉGIME BIYA

Selon le directeur Afrique du National Democratic Institute, le régime Biya a perdu toute crédibilité aux yeux des anglophones.

Depuis 4 ans, un conflit armé opposé l’armée camerounaise aux indépendantistes des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Cette guerre, qui a déjà fait près de 2 000 morts, 530 000 déplacés internes, ne cesse de s’enlise malgré les mesures gouvernementales.

Dans les pistes de solutions entendues ici et là, il y a l’idée d’une présidence rotative entre les anglophones et les Francophones à la tête de l’État. Dans une interview accordée au journal Le Jour, Dr Christopher Fomunyoh ne croit pas qu’une telle solution puisse régler ce conflit.

« Ce conflit a rouvert des blessures si profondes qu’un simple positionnement politique de l’élite, à travers des négociations du genre évoqué ne suffira pas à les panser. Les causes profondes de la crise sont connues des dirigeants de ce pays et de presque tous les hommes, femmes et enfants des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Elles doivent donc être abordées avec honnêteté et sincérité. Les anglophones n’ont pas oublié qu’une rotation du pouvoir était l’esprit et la lettre de la Constitution en vigueur de 1961 à 1972; mais cela n’a pas stoppé les machinations qui ont conduit à l’ordre de préséance d’aujourd’hui, dans lequel un anglophone est à la 5ème place de la préséance du protocole de la République. », analyse-t-il.

Selon lui, les anglophones n’ont pas oublié que peu avant 1982, année de l’accession de Paul Biya à la magistrature suprême, les règles de succession ont subitement été changées pour le placer devant deux anglophones dont : John Ngu Foncha, le vice-président de l’Union nationale du Cameroun (Unc), le parti Etat, et ancien vice-président de la République et Solomon Tandeng Muna, alors deuxième personnalité du pays et président de l’Assemblée nationale.

« Les anglophones ont vécu trois systèmes de gouvernement »

« Aujourd’hui, la plupart des anglophones ne croient plus aux promesses venant de Yaoundé et ne font plus confiance aux personnes qui n’ont pas tenu parole par le passé.», soutient le directeur Afrique du National Democratic Institute (NDI).

Malgré la tenue du grand dialogue national en 2019, d’aucuns revendiquent toujours ce qu’ils considèrent comme un dialogue authentique et inclusif pour résoudre cette crise.

« La plus grande difficulté à laquelle nous sommes confrontés en tant que pays c’est que depuis 1954, les anglophones ont vécu trois systèmes de gouvernement et peuvent dire lequel des trois est le meilleur, alors que ceux qui sont au pouvoir n’ont pas vécu cette expérience et n’ont donc pas de cadre de référence ; pire, ils manquent d’humilité pour écouter et apprendre. », affirme Dr Christopher Fomunyoh.

Source : Actucameroun

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