LES AVOCATS DE OUATTARA ÉCRIVENT À LA CPI QUE GBAGBO PRÉPARE LA FUITE ALLER…
Alassane Ouattara ne prend même plus les gants et dévoile tous ses plans: maintenir Laurent Gbagbo hors course de l’élection présidentielle de cette année en utilisant la CPI. Intitulé observations de la République de Côte d’Ivoire sur la «requête de la défense afin d’obtenir que la Chambre d’appel restitue à Laurent Gbagbo acquitté de toutes les charges portées contre lui, l’intégralité de ses droits humains fondamentaux», l’État de Côte d’Ivoire prétend aider la Cour à prendre « la meilleure décision dans l’intérêt de la justice et de la paix». Et comment ?
« Il faut s’assurer que la décision sur la liberté ne compromette pas l’appel interjeté contre l’acquittement. En effet une mise en liberté totale, sans conditions, ne devrait être envisagée que si M. Gbagbo présente de solides garanties de représentation. Or, tel n’est pas le cas en l’espèce et la gravité des charges et le risque qui s’ensuit de condamnation à une lourde peine, I’existence d’un réseau de partisans et les moyens dont dispose Laurent Gbagbo sont de nature à I’inciter à prendre la fuite», ont fait remarquer les maîtres Jean-Pierre Mignard, Jean-Paul Benoît, Pierre-Emmanuel Blard, Mamadou Koné et Ben Abdoulaye Méïté, les avocats de l’État ivoirien.
Donc, même après tant d’années en prison sans salaire, ni indemnités allouées à tous les anciens chefs d’État ivoirien, et des comptes dépouillés, Laurent Gbagbo disposent toujours d’énormes moyens? N’est-ce pas de la Côte d’Ivoire que le même Laurent Gbagbo qu’on dit disposer de tous les réseaux a été arrêté et envoyé à la CPI?
« La mise en liberté sans conditions de M. Gbagbo affecterait gravement le droit des victimes de voir reconnaître leurs préjudices et ainsi d’espérer obtenir quelque réparation que ce soit», poursuit le document, estimant que parmi les conditions posées par la Chambre d’appel, aucune ne prive M. Gbagbo de ses droits civils et politiques comme le prétendent ses avocats.
« Pour toutes ces raisons, la République de Côte d’Ivoire estime que la décision du 1er février 2019 rendue par la Chambre d’appel a réduit la liberté d’aller et venir de M. Gbagbo au strict nécessaire pour garantir sa représentation devant la justice, ainsi que la sécurité de tous, y compris la sienne. Elle est ainsi juste, équilibrée et proportionnée», ont conclu les conseils de l’État ivoirien. En clair, pour les avocats d’Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo doit être maintenu à vie à la CPI pour sa sécurité et celle du peuple ivoirien.