LES CRIMES COMMIS PAR LA MILICE » ATANGA NJI BOYS » DU GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS
Par Michel Biem Tong, journaliste web en exil
A tous les médias camerounais et internationaux, à toutes les ONG camerounaises et internationales, attention à la confusion. Dans le cadre du conflit qui secoue le Southern Cameroon/Ambazonia (actuelles régions du nord-ouest et du sud-ouest anglophones du Cameroun) en ce moment, ce ne sont pas tous les groupes qui opèrent en civil, l’arme ou la machette au poing, qui sont forcément séparatistes. La preuve en est qu’il arrive que même les soldats camerounais déployés dans cette zone agissent en civil.
Comment distinguer les combattants indépendantistes loyaux et fidèles à la lutte d’indépendance du peuple du Southern Cameroons des faux « Amba Boys » encore appelés « Atanga Nji Boys » ou « vigilantee groups » ? De manière générale, pendant que les Restorations Forces (force indépendantiste anglophone) s’attaquent aux symboles de ce qu’ils appellent eux-mêmes « La République » qu’ils considèrent comme assimilatrice et même colonisatrice, les faux Amba Boys ciblent les personnes vulnérables dans le but de retourner ces dernières contre la lutte et susciter l’émoi de l’opinion internationale. Juste quelques clichés pour s’en convaincre :
///« Le nouveau maire RDPC de telle localité dans le nord-ouest enlevé par des hommes armés ». Il s’agit des combattants séparatistes authentiques car les indépendantistes ont dit non aux législatives et municipales du 9 février 2020 dans la mesure où elles permettent à Yaoundé de poursuivre sa politique d’oppression, d’annexion et d’assimilation sur le peuple du Southern Cameroons ».
/// « Des employés de la Cameroon Ddeveloppement Corporation (CDC) ont vu leurs doigts et leurs pieds coupés par des hommes armés dans une localité du sud-ouest anglophone ». Si les Restorations Forces sont engagés dans une logique de sabotage de toutes les compagnies dans lesquelles la France détient des participations comme la CDC, infliger des traitements handicapants à leur population ne fait pas partie de leur mode opératoire car cela risque révolter la population contre le mouvement. Seuls les « Atanga Nji Boys » ou les autres milices du pouvoir de Yaoundé en sont capables car l’intérêt du pouvoir Biya est justement que les Restorations Forces apparaissent aux yeux des populations anglophones locales comme un danger pour elles.
///« Des hommes armés ont kidnappés 13 élèves, brûlé une école et tué un enseignant ». Il s’agit des « Atanga Nji Boys » ou des autres milices concoctées dans les bureaux du crapuleux Emile Bamkoui à la Sécurité Militaire (SEMIL) à Yaoundé. Pour kidnapper 13 élèves, il faut avoir un engin roulant pour les transporter. Ce que les Restorations Forces n’ont pas. En plus, ces dernières ont intérêt pour le salut de leur lutte de ne pas attenter à la vie d’un enseignant encore moins à incendier une école. Sinon, l’UNESCO sera à leurs trousses. A moins qu’elles ne veuillent se faire « hara kiri ».
/// « Des hommes armés ont sommé les passager du bus de l’agence Amour Mezam de descendre et brûlé le véhicule ». Il est plausible que ce soit les combattants indépendantistes authentiques car les activités de l’agence Amour Mezam ont été interdites par les indépendantistes. Il est reproché à l’agence de transport basée à Bamenda (capitale du nord-ouest anglophone) d’offrir ses engins pour le transport des soldats camerounais qui vont massacrer des civils en zone anglophone. L’agence est également accusée de faciliter le transport des populations du Cameroun francophone afin de venir faire foule lors des évènements (fête de la jeunesse, fête nationale du 20 mai) bannis par les indépendantistes.
/// « Des hommes armés ont kidnappé une jeune femme à Kossala-Kumba et demande une rançon de 2 500 000 FCFA à la famille ». Il s’agit de soldats camerounais mués en groupes armés qui généralement multiplient ce genre de pratiques pour engraisser leurs supérieurs hiérarchiques qui se font du beurre sur ce phénomène de kidnappings contre rançons. Cependant, les Restorations Forces exigent aussi souvent des rançons mais il s’agit plutôt, d’après elles, d’une amende infligée à ceux qui violent leur mot d’ordre ou alors les règles de révolution, la fameuse « law of the land » (loi de la terre). Même les « Atanga Nji » sont champions dans ce type de pratiques.
/// « Des hommes armés ont brutalisé un chef traditionnel parce que soupçonné de collaborer avec l’armée. Ils ont kidnappés des candidats aux législatives et municipales de 2020, demandé à un militant du RDPC surpris en train de bourrer les urnes de se baigner avec du sable ». Normal que ce soit les indépendantistes armés qui posent ces actes car ils considèrent les élections organisées par Yaoundé comme « coloniales ». Les chefs traditionnels sont considérés comme des auxiliaires de l’administration. Voilà pourquoi dans le Southern Cameroons, les chefs traditionnels sont ciblés par les séparatistes du fait de leur proximité avec le pouvoir de Yaoundé et par ricochet avec les soldats camerounais.
///« Des hommes armés ont kidnappé un élève, un agent humanitaire, un prêtre, un pasteur ». N’hésitez pas une seule seconde : il s’agit des « Atanga Nji Boys » car il serait suicidaire pour les Restorations Forces de se mettre le Vatican ou alors le système des Nations Unies à dos. Mais pour en arriver à cet objectif, les milices criminelles du régime de Yaoundé peuvent bien le faire.
///« Des hommes armés ont découpé ou égorgé à l’aide d’une machette un policier, un gendarme, un militaire ou un gardien de prison à Wum, dans le nord-ouest ». S’il est vrai que les Restorations Forces ont pour cible les corps habillés, symbole d’une République du Cameroun qu’elles rejettent systématiquement, un tel déchaînement de violence sur les dépouilles de ces hommes en tenue et surtout la publicité qui en est faite sont le propre des faux Amba Boys sponsorisés par Yaoundé. L’objectif ici est de faire passer les Restorations Forces, combattants pour la libération du peuple anglophone des chaînes de Françafrique, pour des groupuscules criminels et terroristes.
Comme on peut aisément le remarquer, pendant que les Restorations Forces infligent des souffrances d’une gravité relative à des personnes qu’elles considèrent comme étant un obstacle à la marche de leur révolution (ce qui est à condamner, cependant), les « Amba Boys » du régime de Yaoundé se montrent cruels, brutaux et sadiques envers leurs victimes (comme le régime Biya justement !) et de surcroit, mettent un accent particulier sur la publicité de leurs actes qui visent à discréditer le camp d’en face. Comme quoi, le tout n’est pas de dire « les séparatistes ont fait ci ou ça », le mieux c’est de chercher à savoir de quels séparatistes il s’agit.