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LES DÉPUTÉS SUISSES LANCENT UNE PÉTITION QUI A DÉJÀ OBTENU 8000 SIGNATURES POUR L’EXPULSION DE PAUL BIYA

Cosignée par 7 autres députés socialistes, une motion avait été  déposée le 22 mars 2019 au Conseil National par le député socialiste Martin Naef, à l’effet d’interpellation du gouvernement suisse sur la situation qui prévaut au Cameroun.

Les signataires avaient  terminé la motion en informant le Conseil fédéral suisse que  » l’hôtel Intercontinental de Genève, selon Swissinfo, est connu jusque dans les villages les plus reculés du Cameroun, parce que le chef de l’Etat camerounais y réside régulièrement et qu’il s’y livre à des pratiques financières pour le moins discutables sous l’angle d’un éventuel blanchiment d’argent.  » Et de s’interroger : « Que pense le Conseil fédéral du risque ainsi encouru par la réputation de la Suisse quand on songe que les trois quarts de la population du Cameroun doivent se débrouiller avec moins de 2 fr. 50 (environ 1452 F.CFA, ndlr) par jour. »

Après les violentes manifestations de samedi à Genève contre le dictateur camerounais qui ont fait le tour du monde, le député suisse Sylvain Thévoz, a initié une pétition en ligne pour demander l’expulsion de Paul Biya de la Suisse. Et elle a déjà atteint 8000 signatures en 24 heures.

On se souvient que le 22 novembre 2018, le député suisse Sylvain Thévoz, avait déjà  interpellé le Conseil d’Etat de son pays au sujet des différents séjours en Suisse du président camerounais qui selon lui, portent ombrage à la ville de Genève, considérée comme la capitale des droits humains.

A travers une « question écrite urgente » adressée au Conseil d’Etat, Sylvain Thévoz avait évoqué certains faits pour attirer l’attention des autorités suisses sur le caractère « nocif » des multiples séjours du président camerounais sur le sol genevois, dénonçant au passage le coût élevé payé par le contribuable camerounais à chacun des séjours de son président, soit « 40 000 dollars (près de 22 millions de Francs CFA) pour une nuitée à l’intercontinental, sans compter les frais d’avion.

« S’il est établi que l’amour du président Paul Biya coûte cher, très cher au Cameroun, combien coûte t-il à Genève ? » avait alors interrogé le député Thévoz dans sa lettre adressée au conseil d’Etat, en mettant en exergue l’impact de ces voyages controversés sur l’idée que le monde se fait de la ville de Genève.

Cette interpellation du parlementaire suisse faisait suite à la révélation par l’organisation OCCRP, quelques mois plutôt, de données scandaleuses sur les faramineuses dépenses de Paul Biya lors de ses innombrables « voyages privés » à Genève. Des révélations qui faisaient état de ce que le chef de l’Etat Camerounais qui est toujours à l’occasion flanquée de son épouse et d’une délégation forte d’une cinquantaine de personnes, avait déjà passé plus de 1645 jours hors de son pays pour un montant de 65 millions de dollars (35 milliards 031 millions 458 mile 800 francs CFA). »

Voici l’intégralité de la pétition lancée par le député suisse Sylvain Thévoz :

« Les gardes du corps du dictateur Paul Biya accusé de restreindre les libertés fondamentales et de commettre des violations des droits humains, ont attaqué des manifestant.e.s camerounais.es à l’hôtel Intercontinental de Genève ainsi que le journaliste de la RTS Adrian Krause mercredi 3 juin. 

Ce faisant, ils se sont attaqués directement à la liberté de la presse et à la démocratie. Faut-il craindre que les personnes qui manifesteront demain en Suisse subiront le même sort que celles qui osent manifester au Cameroun ?

Selon Mediapart, Paul Biya louerait à l’année un étage entier dans l’hôtel de luxe genevois pour lui-même et une cinquantaine de proches aux frais du contribuable Camerounais. L’argent avec lequel le dictateur Paul Byia, au pouvoir depuis 36 ans, paie ses somptueux séjours à Genève est soustrait à son peuple. Une nuitée de Paul Biya et de son entourage à Genève coûterait environ 40’000 dollars, sans compter les déplacements en avion. Faites le calcul.

La présence régulière de Paul Biya est une gifle aux défenseurs des droits humains, une humiliation pour Genève en plus d’être une source constante de polémiques et de troubles.

Nous demandons au Grand Conseil d’inviter le Conseil d’Etat à déclarer Paul Biya persona non grata à Genève et que ce dernier entame immédiatement des discussions avec le Conseil Fédéral pour que Paul Biya soit déclaré persona non grata en Suisse tant que l’argent soustrait au peuple Camerounais ne lui est pas restitué et les droits fondamentaux du peuple camerounais garantis. »

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