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LES DIRIGEANTS AFRICAINS SE METTENT À GENOUX PENDANT QUE LES NOIRS VIVENT LE CALVAIRE EN RUSSIE

Il est révolu le temps où les ressortissants du continent étaient accueillis à bras ouverts en terre russe. Aujourd’hui, y vivre s’apparente à un calvaire pour eux. Ils sont de plus en plus la cible des ultranationalistes. Et c’est dans ce pays où étaient réunis les chefs d’Etat africains pendant quelques jours sous le couvert du sommet Russie-Afrique.

Pour mieux comprendre la vie des Africains au pays de Vladimir Poutine, il faut se référer à l’Organisation humanitaire Icumbi, une association basée à Saint-Pétersbourg et qui s’emploie pour l’intégration des Africains dans la société russe.

Les témoignages qu’elle recueille font froid dans le dos : le « racisme anti-noir… gangrène la société russe » ; « le calvaire des Africains devenus la cible des ultranationalistes russes ». Dans la presse, ils sont traités de nègres, de macaque, de signes, de vendeurs de drogues, de porteurs du virus du Sida…

En 2006, un étudiant sénégalais de l’Université des télécommunications de Saint-Pétersbourg a été tué. Cet assassinat bien qu’il ait choqué beaucoup de personnes, n’a rien changé au sort réservé aux ressortissants africains qui vivent dans le pays soit pour étudier ou travailler.

Selon Valens Maniragena de l’Icumbi, les stéréotypes sont de plus en plus « ancrés dans la société russe en général ». Et le Guinéen H. Baldé qui a étudié dans ce pays ajoute que « là-bas, le racisme, c’est frontal », tout en insistant sur le fait que « Vivre en Russie en tant que Noir est extrêmement difficile ».

Beaucoup n’ont pas de papiers et donc une existence illégale certes. « Lorsque la police fait preuve de bonne volonté, les violences provoquées par les mouvements extrémistes sont tout simplement qualifiées d’actes de vagabondage ou de petit banditisme », déplore Valens Maniragena.

Pourtant, il y a quelques décennies, au temps de l’URSS, beaucoup d’Africains partaient en Russie y étudier voire travailler sans difficulté. Certains parmi ont fini par s’y installer ou épouser des Russes. La fin du communisme entraîne avec lui une recrudescence de manifestations anti-noires.

La quarantaine de présidents africains qui ont participé au premier sommet Russie-Afrique de ces 23 et 24 octobre ont-ils eu le courage d’aborder ce sujet délicat avec le maître des lieux, Vladimir Poutine ?

Tout porte à croire qu’ils y étaient plutôt préoccupés par la survie de leur régime voire de leurs clans.

A.H.

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