LES ÉGLISES CAMEROUNAISES AU SERVICE DU TYRAN ET DES BUVEURS DE SANG
J’ai regardé et écouté avec beaucoup d’intérêt le Cardinal TUMI, lors de l’émission télévisée, LA VERITE EN FACE de EQUINOXE Tv. Ma religion s’en est sortie édifiée sur le positionnement de l’Église, dans la jungle de la tyrannie camerounaise. Une vraie complice!
Il n’est point utile de s’attarder sur les nombreuses contradictions du Cardinal, dont est truffée cette émission. Mais il convient de relever pour la suite de ce propos trois choses:
· Le Cardinal TUMI, prescrit aux Ambazoniens de renoncer à leur lutte et de créer un parti politique qui leur permettrait de prendre le pouvoir au Cameroun, donc par la voie des élections… Une telle proposition devrait reposer sur le postulat selon lequel, le Cameroun est une démocratie dans laquelle l’alternance est possible…
· En supposant d’ailleurs que le Cameroun soit brutalement devenu un pays de démocratie, où se tiennent des élections libres et transparentes, un tel argumentaire est absolument en contradiction avec la nature même du problème anglophone, qui a une déclinaison identitaire, minoritaire, donc par essence inapte à s’imposer par les moyens de la majorité politiques sur l’échiquier politique camerounais.
· Le Cardinal TUMI a également laissé transpirer que le fait de rechercher la manifestation de la vérité sur les assassinats de Religieux, Prêtres et Prélats au Cameroun, était sans intérêt, dans la mesure où cette vérité ne servait pas à faire ressusciter ces morts… Ce propos est d’une rare gravité que je m’interdis par pudeur et par respects pour son auteur de le commenter davantage.
Mais ce qu’il faut dire, au delà de ce qui peut être considéré comme une renonciation du Cardinal, au tranchant de son verbe, auquel il a habitué ses fidèles et les Camerounais, est que l’Église catholique au Cameroun, comme tous les mouvements religieux, sont désormais enrégimentés et inféodés au pouvoir politique qui contrôle soigneusement sa tenue et n’hésite pas à faire usage de son glaive quand celle ci refuse simplement de paître.
LA PROLIFERATION CONTROLEE DES MOUVEMENT RELIGIEUX AU CAMEROUN
Cette logique du contrôle et de l’utilisation du religieux pour son maintien au pouvoir ne s’applique pas qu’aux religions dites conventionnelles, que son le catholicisme, le protestantisme, l’islamisme… Elle l’est davantage pour les mouvements qui se réclament des Églises dites DU REVEIL ou Réveillée…
Le mécanisme est le suivant :
· Les Églises pour le pouvoir politique de Yaoundé se sont révélées à côté du football, de la bière et autres boissons alcoolisées, être un outil dont il ne pouvait se passer, pour endormir un peuple écrasé par la pauvreté et la misère et qui ne rêve plus que de miracles ou d’une vie heureuse au delà de la mort… Ceux qui sont les plus à même de les endormir dans cette croyance en un renouveau spirituel et social, c’est ces nouveaux venus, Pasteurs des Églises dites du réveil ou du miracle…
· Les associations religieuses pour leur fonctionnement sont sous le régime d’une autorisation très encadrée au Cameroun. Mais de la myriade d’Eglises qui quadrillent physiquement et spirituellement le Cameroun, seules quelques unes, au nombre des doigts d’une main, ont reçu de l’administration, le fameux sésame leur permettant de fonctionner en toute légalité. Officient donc au Cameroun, des milliers de groupes religieux clandestins, sous le simple régime de la TOLÉRANCE ADMINISTRATIVE. Ce qui oblige les pasteurs, à garder une vraie distance par rapport à la chose politique, s’ils veulent continuer d’exister, ou d’espérer un examen favorable de leur demande d’autorisation de fonctionnement, dont ils attendent depuis des temps interminables la réponse.
· L’épreuve et la preuve de docilité à l’égard du pouvoir sont dans ce contexte des éléments précieux d’appréciation, dans l’examen d’une demande d’autorisation qui ne sera presque jamais délivrée… En attendant, le Pasteur aide à éloigner le peuple de la chose politique, ou mieux, oblige ses fidèles à soutenir le pouvoir politique qui le tient en laisse.
En clair, pour les Religions établies, reconnues, légales, on utilise la corruption et à défaut, la mort, et pour les mouvements religieux clandestins, tolérés, nouveaux, la terreur.
Me Amédée Dimitri TOUKO TOM
Militant – Analyste Politique