LES ÉTATS-UNIS OBLIGENT LE ZOMBIE BIYA D’ARRÊTER LES MASSACRES DES ANGLOPHONES POUR NÉGOCIER
Après deux ans de guerre, près de 700 morts et des centaines de milliers de réfugiés, Paul Biya fait un revirement à 180 degrés. Qu’est-ce qui a bien pu pousser Paul Biya de libérer subitement les séparatistes anglophones et de demander l’arrêt des poursuites pendantes devant le Tribunal militaire alors qu’ils risquaient la peine de mort? Il n’y a pas de doute, c’est la pression des États-Unis devant la France et le Conseil de sécurité.
En effet, la libération annoncée jeudi soir et immédiatement exécutée vendredi concernant 289 prisonniers anglophones par Paul Biya, a été déclenchée par un rapport incendiaire des États-Unis au Conseil de sécurité des Nations Unies.
Jonathan Cohen, représentant permanent des États-Unis auprès de l’ONU, jeudi 13 décembre 2018, a présenté ses observations lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies qui a clairement exposé la position des États-Unis sur le conflit armé au Cameroun, exigeant au gouvernement la mise en place des conditions préalables à un dialogue élargi avec les dirigeants séparatistes.
Vendredi, 55 séparatistes anglophones ont été remis en liberté, mais les leaders de l’État de l’Ambazonie, sont toujours détenus. L’avocat-conseil Tamfu Richard, membre des barreaux nigérians et camerounais, a déclaré que la décision de Paul Biya signée par Ferdinand Ngoh Ngoh, mettant fin au procès de quelque 289 personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone, ne concerne pas le cas de personnes arrêtées et jugées en vertu de la loi de 2014 sur le terrorisme. Pas d’arrêt des poursuites pour Ayuk Tabe et ses camarades qui ont été arrêtés dans un hôtel au Nigeria.
Des restrictions apportées par le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo, excluent Julius Ayuk Tabe et ses neuf compagnons de la liste des bénéficiaires. Le président autoproclamé de l’Ambazonie et les autres dignitaires de son gouvernement sont jugés au Tribunal militaire de Yaoundé depuis une semaine pour des faits de « financement des actes de terrorisme », révolution, « insurrection », « bande armée », « atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat », entre autres.
Avec qui donc Paul Biya va dialoguer si les leaders eux-mêmes restent en prison? Comment va-t-il procéder au désarmement des multiples groupes armés qui se sont créés dans les deux régions anglophones? Retour à la case départ, puisque ceux qui viennent d’être libérés vont rejoindre leurs camarades combattants. Ni l’armée, ni les groupes sécessionnistes n’ont pas déposé les armes. La Grande-Bretagne a rejoint la position des États-Unis pour exiger à Paul Biya de résoudre le conflit par le dialogue avec les leaders sécessionnistes. Sinon…
J. RÉMY NGONO