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LES ÉTUDIANTS IRANIENS PRENNENT EN OTAGE 52 HAUTS DIPLOMATES AMÉRICAINS

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s’est dit « indigné » par de nouveaux tirs de roquettes contre une base aérienne irakienne abritant des soldats américains. « Indigné par les informations sur une nouvelle attaque à la roquette contre une base aérienne irakienne », a tweeté le secrétaire d’Etat. « Ces violations répétées de la souveraineté de l’Irak par des groupes opposés au gouvernement irakien doivent cesser », a-t-il ajouté.

Les tensions restent donc vives entre les États-Unis et l’Iran,  même si Donald Trump ne privilégie pas une intervention militaire, mais appelle à des sanctions économiques. Le conflit est loin d’être fini. On redoute les réactions d’autres groupes islamistes  anti-américains qui peuvent lancer des assauts contre les ambassades comme en 1979.

Il y a plus de 40 ans, des étudiants islamistes iraniens prenaient d’assaut l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran, retenant 52 hauts diplomates Américains pendant 444 jours et provoquant la rupture des relations entre les deux pays. Ce fut un des événements majeurs de la sphère géopolitique à la fin des années 70.

Ce fut aussi l’un des événements majeurs de la Révolution islamique d’Iran et le symbole de la confrontation entre ce pays et le « Grand Satan » américain. Yeux bandés, mains liées, les otages Américains sont capturés devant les caméras du monde entier. Le 4 novembre 1979, sept mois après la proclamation de la République islamique, entre 300 et 400 « étudiants islamiques » en route vers une manifestation prévue à l’université prennent soudain d’assaut l’ambassade américaine dans le centre de Téhéran.

Ils se présentent comme des « étudiants islamiques suivant la voie de l’imam » Khomeiny. Ils exigent l’extradition de l’ex-chah président d’Iran Mohammad Reza Pahlavi pour qu’il soit jugé pour ses crimes. Le Chah président d’Iran fut un pion de Washington. Le Chah d’Iran, contraint de quitter le pays en janvier après des mois de manifestations et soigné depuis deux semaines aux Etats-Unis. Armés de gourdins, les étudiants envahissent la chancellerie, après trois heures de résistance au cours desquelles des marines ont tiré quelques grenades lacrymogènes avant d’être pris en otage.

Les étudiants emmènent leurs prisonniers, les yeux bandés et les mains liées, des bureaux du consulat vers un autre local de l’ambassade. Devant l’ambassade, un drapeau américain brûle devant les poings tendus de centaines de manifestants venus soutenir, de l’extérieur, les occupants de l’ambassade.

Le drapeau américain est remplacé par une étoffe blanche frappée des mots « Allah Akbar » (« Dieu est le plus grand »). Aux cris de « Marg bar Amrika » (« Mort à l’Amérique »), les Iraniens manifestent en masse leur soutien à l’occupation de l’ambassade, qualifiée de « seconde révolution » par l’ayatollah Khomeiny.
En avril 1980, le président américain Jimmy Carter rompt les relations diplomatiques avec l’Iran et impose un embargo commercial. Ce fut le début d’une grande escalade entre Washington et Téhéran.

Le 25 avril, une tentative de libération des otages par des forces spéciales américaines tourne au désastre dans le désert iranien. L’opération « Eagle Claw » (« serre d’aigle ») est mise en échec par des tempêtes de sable et des problèmes mécaniques. Trois hélicoptères tombent en panne et un quatrième entre en collision avec un avion de transport de troupes, tuant huit soldats américains. Ce fut l’une des plus grandes défaites et humiliations des Américains, depuis la fin de la guerre du Vietnam. L’ayatollah Khomeiny y voit une punition divine.

Le 27 juillet, l’ex-chah d’Iran meurt au Caire, après 18 mois d’exil. En septembre 1980, l’imam Khomeiny pose quatre conditions à la libération des otages: la restitution des biens de l’ex-chah, le dégel des avoirs iraniens aux Etats-Unis, l’annulation des demandes de dommages à l’Iran par les Américains et le respect de la non-ingérence en Iran.

Le 19 janvier 1981, un accord est conclu entre Téhéran et Washington, grâce à une médiation algérienne. Le 20, les 52 derniers otages sont libérés. La crise des otages Américains en Iran fut l’une des plus grandes défaites des Américains au Moyen-Orient.

Cette crise marque le début d’une escalade extrêmement dangereuse entre Washington et Téhéran. Cette crise a aussi fortement marqué l’opinion Américaine avec la mort des soldats Américains durant l’opération « eagle claw ».

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