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LES GÉNÉRAUX ITALIENS REFUSENT DE S’ALLIER AUX USA POUR AFFRONTER POUTINE

Même si certains pays européens va-t-en guerre et inféodés aux Etats-Unis multiplient les déclarations belliqueuses à l’encontre de la Russie en prennent position en faveur de l’Ukraine par des aides multiformes, notamment militaires, des fissures dans le bloc occidental commencent à apparaitre.

La première fissure est celle concernant le paiement du gaz et du pétrole russe en roubles que certains pays européens ont accepté, même en faisant mine de rechigner, juste pour se donner bonne mine. D’autres observent une position à califourchon sur les principes mondiaux connus, ne pouvant dire non à l’OTAN (conduit par les USA) et ne pouvant s’aliéner la Russie pour plusieurs raisons, économiques et sécuritaires notamment.

Mais la position la plus claire est venue de généraux italiens, comme le rapporte le site Réseau International, dont le général Leonardo Tricarico, ancien chef d’Etat-Major de l’armée de l’air italienne et actuel président de la fondation Icsa (Intelligence culture and stratégic analisis) qui a affirmé récemment qu’il est tout à fait d’accord pour observer une position de neutralité mais : « je pense qu’avant de mettre à exécution les menaces d’extension du conflit à l’OTAN de part et d’autre, nous devons faire en sorte que ce conflit se termine. Et de ce point de vue, je ne vois personne qui s’engage, au contraire, je vois toute une série de pyromanes qui font exactement le contraire ».

Continuant sur sa lancée, il estime que l’Italie (son pays) devrait se mettre d’accord avec d’autres pays européens, notamment la France et l’Allemagne, pour faire cesser le conflit entre la Russie et l’Ukraine et : « observer une position commune vis-à-vis des pays belligérants menés par les Etats-Unis », afin de les amener à cesser leurs manœuvres et travailler réellement à arriver à un cessez-le-feu et à des négociations sérieuses, ceci : « même au risque de perturber nos relations avec les Etats-Unis », a-t-il encore avancé. Même si l’article 5 du traité de l’Atlantique est déclenché, l’ancien chef d’Etat-Major de l’armée de l’air italienne note : « que l’Italie pourrait alors faire prévaloir le concept du volontariat dans toutes les actions et dire si elle voudra se positionner ou ‘rester à la fenêtre’ », et encore cela ne sera possible qu’après un large débat ‘au niveau de l’opinion publique et institutionnelle’.

Le général Tricarico n’est pas le seul à vouloir que son pays se désengage de ce conflit –qui n’est pas le sien-, il est soutenu dans sa position par le directeur de l’Observatoire de la sécurité internationale de l’Université de Luiss, Alessandro Orsini.

Quant à Marco Bertolini, lieutenant général de l’armée italienne à la retraite, il a déclaré que : « c’est un conflit dont nous devons essayer de nous tenir à l’écart le plus longtemps possible », et continue en rappelant que c’est un conflit entre deux pays non-membres de l’Otan (Russie et Ukraine) : « c’est un affrontement en deux pays européens qui n’ont rien à voir avec l’OTAN ni avec l’Italie » et conclut en estimant qu’il n’y avait même pas lieu de discuter de neutralité ni d’autres chose.

Est-ce le début d’une prise de conscience de la part des pays européens, ou du moins de leur élite militaire, concernant ce conflit dont ils en seraient les plus grands perdants, alors que le grand combat se passe entre les deux grandes puissances (USA et Russie) qui ne veulent concéder aucune parcelle de leur zone d’influence ?

C’est peut-être le seul espoir d’éviter que le conflit s’étende à d’autres pays européens ou, pire encore, qu’il prenne une tournure mondiale catastrophique.

Tahar Mansour

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