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LES JOURS OÙ LES VENDEUSES GUINÉENNES ONT VAINCU SEKOU TOURÉ ET SON ARMÉE

Pendant que plusieurs africaines n’attendent que le 8 mars pour prendre d’assaut les bars et se livrer à la débauche sous prétexte de célébrer la journée internationale de la femme, le 27 août 1977 est entrée  dans les annales de l’histoire comme celle de la bravoure des femmes guinéennes .

En 1975, le président Sekou Toure prohibe tout commerce privé. Mais cette mesure qui touche les petites commerçantes, sera à l’origine de la révolte des femmes du marché de Conakry, deux ans plus tard,  en 1977. La grogne  débute en mars, à la suite d’un décret prévoyant que tous les produits agricoles soient livrés exclusivement  par des coopératives d’État. Les femmes décident alors former des comités pour mobiliser la population contre la cherté des produits alimentaires et l’instabilité économique.

La révolte débute le 27 août au marché de Conakry pour s’étendre à l’intérieur du pays. Des affrontements entre agents des forces de l’ordre et des femmes s’étaient soldés par de nombreuses victimes. Malgré des coups de matraques et de bottes, les femmes de Conakry avaient tenu le coup, obligeant même les forces de sécurité à battre retraite. Décidées, elles étaient parties s’attrouper devant le palais présidentiel .

Face à cette détermination et l’organisation  de ces braves femmes, le régime marxiste guinéen  céda. Sekou Touré fit contraint de signer l’abolition de son propre décret, interdisant sur le champ le fonctionnement de sa police économique. Le gouvernement légalisa de nouveau la libre entreprise.

Le 28 mars 2017, les Guinéennes se sont levées et ont organisé les marches pour exiger de la justice des enquêtes et des poursuites contre les auteurs des crimes politiques. Tout de rouge et de blanc vêtues, ces « amazones » comme on les appelle, ont invité le ministre de la Justice qui les a reçues, à « prendre ses responsabilités », estimant que jusque-là, «aucune enquête n’avait été ouverte, aucun tueur n’a été retrouvé ».

Longtemps victimes et apathiques, les femmes  ont souffert ele martyre après la disparition de leurs conjoints ou enfants, et ont aussi  payé le prix fort, lors des  massacres du 28 septembre 2009 dont les survivantes portent encore des séquelles. L’on peut désormais  comprendre la rage des femmes en Guinée de ne plus plier l’échine devant le régime du Professeur Alpha Condé.

Au-delà de la Guinée, c’est un message fort qu’envoient les femmes guinéenne  au continent africain. Au lieu de défiler avec de simples pancartes lors de la fête de la bière du 8 mars, les femmes doivent peser de tout leur poids sur la vie politique.

La Rédaction

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