LES MALADES ENCHAÎNÉS MEURENT À L’HÔPITAL À YAOUNDÉ
En fin de matinée de mercredi 5 août 2020, les détenus de la crise dite anglophone ont pris d’assaut, en grand nombre, la cour de la prison centrale de Yaoundé.
Selon nos sources, «les Ambazoniens» comme on les surnomme, manifestent bruyamment pour dénoncer la mort des suites de maladie ce mercredi matin, de Thomas Tanguem, un des détenus de la crise anglophone.
Les manifestants accusent les geôliers d’avoir précipité le décès de leur codétenu. «Quand, il est tombé malade, il a demandé qu’on lui permette de se soigner convenablement avec ses moyens. Le Régisseur a refusé. C’est quand son cas s’est aggravé qu’on l’a amené à l’hôpital où il est mort comme un animal, enchaîné. Nous réclamons justice et l’amélioration de nos conditions de détention», a déclaré un manifestant contacté par Cameroon-Info.net
Au moment de boucler cette brève, l’administration de la prison a convié certains leaders des protestataires à la table des pourparlers. Objectif: ramener le calme au sein du célèbre pénitencier sis au quartier Kondengui.
Rappelons que Thomas Tanguem est mort à 5h50 ce mercredi à l’hôpital central de Yaoundé. «Pa Tom est mort enchaîné à la satisfaction des administrateurs de la prison et de la justice. Le cadavre est sur le point d’être conservé à la morgue de l’hôpital central de Yaoundé», a expliqué dans un communiqué, Maître Amungwa Tanyi, membre du collège d’avocats chargé de défendre certains détenus de la crise anglophone.
Le défunt avait été arrêté il y a environ trois ans à Mbengwi, chef-lieu du département de la Momo, Région du Nord-Ouest. Il a passé plus de deux ans à la prison de Kondengui sans être jugé. Avant la triste nouvelle de ce mercredi matin, l’image du défunt menotté sur un lit d’hôpital était devenue virale sur la toile, suscitant une vive émotion.
Source: cameroon-info.net
Interpellés pendant les remous sociaux dans les régions à majorité anglophone du Cameroun, certains civils quoique blessés lors des affrontements sont soumis à des traitements inhumains dans les hôpitaux du Cameroun.
Hôpital central de Yaoundé, des malades pas comme les autres suscitent la curiosité sur leur lit d’hôpital. Alors qu’ils sont gravement atteints par des blessures et autres fractures limitant leurs capacités motrices, les prisonniers de la guerre dans le Noso sont enchaînés, sans remord sur leur lit de malade. Selon le personnel médical, ces prisonniers ne sont pas en capacité de fuir, mais les geôliers ont tenu à leur passer des menottes jointes à leur lit. Ces derniers ne peuvent se déplacer pour des besoins essentiels de santé que lorsque la menotte est ouverte par des gardiens de prison.
L’inconfort de ces dernier est permanent. Ils se blessent régulièrement après des gestes brusques et même pendant leur sommeil. Il sont privés de tout mouvement au cœur de la nuit. Un acte barbarre qui n’a rien pour émouvoir le régime de Yaoundé qui a imposé une guerre inutile aux populations des deux régions à majorité anglophone du Cameroun depuis quelque 5 ans.
Le Cameroun est pourtant un État partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques et à la Convention contre la torture, qui interdisent tous les deux la torture et les autres mauvais traitements. La détention au secret prolongée est une forme de peine ou de traitement cruel, inhumain et dégradant. Le mensonge et la diversion sont ses principales armes pour voiler ces injustices. On se souvient que tenu pour responsable dans les massacres de Ngarbuh en février dernier, le gouvernement s’était employé pour démentir cette nouvelle avant de se voir confondu par les faits que les organisations internationales comme Human Rights Watch dénoncent régulièrement.
Source: cameroonvoice.com