LES MANIFESTANTS BURKINABÈ EXIGENT LE DÉPART DE LA FRANCE DU SAHEL ET L’ARRIVÉE DE LA RUSSIE
Depuis 2 jours, l’incertitude régnait au Burkina Faso. Cette fois l’on peut dire que le coup d’État est consommé. Après la démission de Paul-Henri Damiba, le capitaine Traoré est bel et bien le nouvel homme fort du pzys dit des hommes intègres.
Le capitaine Ibrahim Traoré a été soutenu par des centaines de manifestants tout le weekend, réclamant le départ de Damiba mais aussi la fin de la présence militaire française au Sahel et une coopération militaire avec la Russie. Des institutions françaises de la capitale burkinabè ont été attaquées.
Le capitaine Ibrahim Traoré a appelé dimanche à cesser les actes « de violence et de vandalisme » contre la France, dans un communiqué lu à la télévision nationale. L’Institut français de Ouagadougou attaqué samedi par des manifestants hostiles à la France a subi des « dommages importants », a déploré pour sa part le ministère des Affaires étrangères français. « C’est d’autant plus regrettable qu’il s’agissait d’un des principaux centres culturels de la ville, qui abritait la Bibliothèque Georges Méliès, qui était très fréquentée des Burkinabés », selon le ministère.
L’ambassade de France à Ouagadougou a été prise pour cible par des manifestants dimanche pour la deuxième fois en deux jours. Quelques dizaines de manifestants ont mis le feu à des barrières et jeté des pierres contre le bâtiment. Des grenades de gaz lacrymogène ont été tirées pour les disperser, selon un journaliste sur place. Ils soutiennent les militaires auteurs d’un coup d’Etat, vendredi. Samedi, ces derniers accusent la France d’aider le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qu’ils ont renversé, à préparer la reprise du pouvoir.
Des manifestants s’étaient déjà réunis devant l’ambassade de France en fin de journée, et un incendie s’était déclaré. Un autre feu avait été allumé devant l’Institut français à Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays. Le ministère français des Affaires étrangères a condamné les violences et appelé les Français à « rester chez eux jusqu’à nouvel ordre ».