LES MEMBRES DU GOUVERNEMENT SÉNÉGALAIS DÉPENSENT 20 MILLIARDS PAR AN POUR LE TÉLÉPHONE
Depuis dimanche, les forfaits illimités auprès des opérateurs mobiles de ces serviteurs de l’État ne permettent plus d’effectuer d’appels sortants. Les appels entrants seront quant à eux uniquement possibles jusqu’au 30 septembre, selon un communiqué.
Ces lignes seront ensuite « intégralement résiliées ». A la place, une « allocation forfaitaire a été intégrée dans les salaires de ce mois d’août 2019 des ayants droit », ajoute le gouvernement, sans préciser le nombre de fonctionnaires concernés.
Outre les fonctionnaires dont la tâche justifie l’usage d’un téléphone portable, « la mesure concerne les gens qui ont des postes à responsabilités, dont les ministres, leur directeur de cabinet, les directeurs généraux ou encore les conseillers techniques », a précisé à l’AFP une source proche de la présidence.
Rien que pour les services de la présidence de la république, la facture de l’État pour le téléphone fixe et mobile est estimée à « 11 milliards de francs CFA (16,5 millions d’euros) par an, hors frais de la présidence de la République ». Le gâchis au bout du fil!
Le président Macky Sall avait estimé début août à « 16 à 17 milliards » de francs CFA (quelque 25 millions d’euros) la facture téléphonique annuelle de l’État. Mais, à y voir de près, ça dépasse les 20 milliards de francs CFA !
Le montant des économies attendues par l’introduction des nouvelles règles n’a pas été précisé par les autorités. Mais, en agissant de la sorte, « le président de la République réaffirme sa volonté inébranlable de réduire le train de vie de l’État« , indique le communiqué.
Après s’être attaqué à la téléphonie mobile, le gouvernement prévoit de prendre prochainement des mesures « dans le domaine du téléphone fixe, de l’eau, de l’électricité, des véhicules administratifs, du carburant et de l’usage d’internet ».
Selon plusieurs sources proches du pouvoir, de nombreux responsables et agents publics font un usage abusif des moyens mis à leur disposition en les utilisant à des fins personnelles. La priorité serait de réduire d’abord tous ces postes ministériels qui ne servent qu’à spolier les caisses de l’État.