LES MILITAIRES TOGOLAIS DÉBARQUENT EN CÔTE D’IVOIRE
Le vendredi 14 août 2020, une information alarmante a circulé dans divers milieux. Elle faisait état de l’arrivée de militaires togolais en Côte d’Ivoire, à la demande du régime d’Alassane Ouattara. En effet, deux camions militaires togolais, avec des soldats en tenue régulière des Forces Armées Togolaises à bord, sont arrivés à la caserne de gendarmerie d’Agban.
Cette arrivée de militaires étrangers n’a pas manqué d’intriguer les gendarmes et les habitants civils de la caserne, dans la mesure où peu de gens savaient la raison de leur présence.
En ces temps où le Président Alassane Ouattara a décidé de violer la Constitution pour se porter candidat et surtout face à sa volonté de massacrer les populations ivoiriennes, la présence de ces camions a suscité de l’inquiétude. Lâché par la majorité de l’Armée, lâché par ses soutiens politiques locaux, le chef de l’État ivoirien est aujourd’hui un homme seul et isolé. Henri Konan Bédié, Albert Mabri Toikeusse, Daniel kablan-Duncan, Anaky Koneba, etc., tous l’ont rejeté et définitivement quitté.
Dans son propre camp, sa situation est également inconfortable et on pourrait même dire qu’il est encore plus isolé. Il a été secoué par des départs importants comme ceux d’Amadou Gon Coulibaly, Marcel Amon-Tanoh qui, dégouté de son ancien ami, a quitté le sérail du Président Ouattara pour devenir candidat contre lui. C’est aussi le cas de Guillaume Kigbafori Soro, qui a engagé sa vie et celle de ses hommes dans une longue bataille militaire et diplomatique pour qu’Alassane Ouattara puisse accéder au fauteuil présidentiel. Déçu et choqué par la dérive dictatoriale de celui qu’il a fait roi, il a été le premier à rompre les amarres et à s’en aller. Il est désormais, lui aussi, candidat contre Alassane Ouattara.
Sans amis, sans conseillers fiables, sans alliés, le président ivoirien est un homme seul et détesté dans la sous-région. Les maliens pourront en dire quelque chose, lui qui tente de saboter leur révolution par des envois d’armes et de munitions au régime d’IBK.
Alassane Ouattara ne peut désormais s’ouvrir qu’à son épouse Dominique Ouattara, son petit-frère Téné Birahima Ouattara et son Premier ministre Hamed Bakayoko. Mais, même dans ce pré-carré, il est de notoriété publique que le président n’a aucune confiance en Hamed Bakayoko. Il ne lui reste plus donc comme fidèles que son frère cadet et son épouse. Et comme chacun le sait, le Président Ouattara est entré dans la phase de neutralisation douce de ce futur rival, en démantelant son dispositif au ministère de la Défense, avant de lui porter le coup fatal.
Le recours à des militaires togolais, pour pallier la défaillance des militaires ivoiriens placés sous l’autorité d’Hamed Bakayoko, semblait une alternative tout à fait crédible. Chris Yapi a donc entrepris de mener son enquête sur les raisons de la présence de ces soldats étrangers dans la caserne d’Agban et est en mesure d’apporter les preuves (photos et vidéos) de la présence de ce dispositif militaire togolais à Abidjan.
En réalité, il s’agit de soldats arrivés en Côte d’Ivoire pour évacuer les élèves-militaires togolais de l’École Militaire Préparatoire Technique (EMPT) de Bingerville. Ces deux camions lors de leur arrivée au camp d’Agban étaient escortés de deux motards. Cela montrait le caractère officiel de cette mission, sinon, les mercenaires sont d’ordinaire plus discrets.
Ensuite, mes sources qui ont suivi le camion militaire à son départ d’Agban jusqu’à l’hôtel où ces élèves officiers étaient logés, ont noté qu’un véhicule de la Présidence de la République était présent, avec une personne chargée de la liaison entre les militaires et la Présidence. Sur les photos, vous pouvez nettement apercevoir l’immatriculation des camions togolais et du véhicule de la Présidence.
Nous pouvons conclure que c’est une opération de routine. Le Président togolais Faure Gnassingbé qui a un excellent flair a certainement senti venir la chute d’Alassane Ouattara et a choisi de prendre les devants pour ne pas que ses concitoyens soient pris dans la nasse d’une insurrection populaire en Côte d’Ivoire.
CHRIS YAPI