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LES PARLEMENTAIRES FRANÇAIS DU PARTI DE MACRON RÉCLAMENT UNE ENQUÊTE INTERNATIONALE SUR LE GÉNOCIDE PERPÉTRÉ PAR PAUL BIYA AU CAMEROUN

Absent du sommet de la paix à Paris, absent de l’Assemblée générale de l’ONU, Paul Biya occupe avec les crises anglophone et post-électorales qui secouent le Cameroun, la scène de la diplomatie internationale. Le dialogue national qu’il a convoqué sous la pression des puissances occidentales, est observé avec beaucoup d’attention par les chancelleries européennes et américaine. L’ambassade des États-Unis au Cameroun a d’ailleurs publié un communiqué  demandant à tous les acteurs de la crise anglophone d’engager un dialogue ouvert sans préalables pour un retour à la paix dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun.

En France par exemple, le gouvernement vient d’être  interpellé par un député au Parlement sur la situation sécuritaire et socio-politique au Cameroun. Bien plus, il s’agit d’un député de La République en Marche, le parti du chef d’État français Emmanuel Macron.  Sébastien Nadot, puisqu’il s’agit de lui, qualifie les exactions commises dans les régions  anglophones du Cameroun  de « génocide « , et demande l’ouverture d’une enquête internationale. Il évoque par ailleurs le cas de Maurice Kamto, président du MRC, qu’il considère avec d’autres comme des  » prisonniers politiques « .

Extraits de l’intervention du député français :

 » La France est l’un des 5 membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies. A ce titre, elle a des obligations internationales. Le Cameroun connaît actuellement une très grave crise politique et humaine.

Pour en sortir, et tout particulièrement sur la question des séparatistes anglophones, le Président de la République camerounaise Paul Biya a proposé un grand dialogue national. Or, plusieurs ONG, des journalistes ainsi que des responsables politiques suisses ou américains ont récemment déclaré qu’un génocide est en cours au Cameroun et réclament une enquête de la communauté internationale.

Les exactions sont effectivement très nombreuses et n’ont pas pour seule origine le terrorisme de Boko Haram. Les Nations-Unies estiment à plus de 500 000 le nombre de déplacés du fait de la situation. Par ailleurs, de très nombreux prisonniers politiques sont incarcérés sans jugement au Cameroun, parfois depuis plusieurs années.

Maurice Kamto, premier opposant politique et candidat à la dernière élection présidentielle attend un procès du tribunal militaire. Au-delà des cercles politiques, journalistes – comme Amadou Vamoulké, ex-directeur de la télévision du Cameroun Crtv, artistes ou écrivains remplissent également les prisons dans l’attente d’un jugement. De son côté, le leader séparatiste Julius Ayuk Tabe, arrêté au Nigéria en janvier 2018, et transféré à Yaoundé (selon un processus d’extradition qui a été jugé illégal par la justice nigériane en mars 2019), a été condamné à la prison à vie en août 2019.

Le climat délétère autour de ces nombreux emprisonnements politiques inquietent quant à la réussite du grand dialogue national. Aussi, il lui demande quelles actions auprès de la communauté internationale la France compte engager pour que le Cameroun ne connaisse pas un génocide de grande ampleur.

Enfin il souhaite savoir comment la France compte favoriser un climat propice au grand dialogue national appelé par le Président de la République camerounaise, considérant les très nombreux opposants emprisonnés« .

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