LES PARLEMENTAIRES SIGNENT UNE PÉTITION POUR LE RAPATRIEMENT DE FRANCIS NGANOU AU CAMEROUN
Alors que les hommages s’enchaînent au Cameroun pour la victoire de Francis Nganou Jean Robert Wafo fait une sortie pour rappeler que les députés camerounais viennent de commettre une pétition contre les États-Unis, en leur demandant de rapatrier tous les sans-papiers. Or, Francis Nganou qui est actuellement célébré au Cameroun, s’est retrouvé dans la situation de sans-papiers en France où il est arrivé clandestinement après sept tentatives, en passant par la méditerranée.
« C’est une victoire qui honore le Cameroun. Mais que serait-il arrivé s’il avait été rapatrié dans l’un de ses pays de passage ? C’est pourquoi j’estime que la lettre de certains députés camerounais au congrès américain est une honte. Le Cameroun est un pays de talents. Combien de Nganou s’apprête t’on à rapatrier à cause de cette lettre ? », déclare Jean Robert Wafo.
« Je sais où je suis né mais je ne pourrais pas dire où j’ai grandi », déclare souvent celui qui a vu le jour à Batié, dans l’Ouest du Cameroun, en 1986. Après avoir poireauté dans des sous-quartiers de Yaoundé, il décide de quitter son pays natal pour tenter l’aventure vers l’Europe.
Il se lance dans un périlleux voyage en 2012 en passant par le Niger, l’Algérie, le Maroc. « Les barbelés de Melilla, je ne pourrai jamais les oublier », confesse-t-il en 2018 à InfoMigrants. De ces tentatives, il conserve des cicatrices. « J’en ai partout : sur les côtes, les jambes, les pieds… »
Après avoir réussi à traverser la Méditerranée jusqu’en Espagne, il poursuit son voyage en France. Mais en réalité, son rêve était plutôt d’aller en Allemagne ou au Royaume-Uni. arrivé par défaut à Paris en 2013, il se retrouve un temps à dormir dans la rue. Puis, il se réfugie dans un parking, mange très rarement à sa faim.
Combatif , Francis Nganou n’a jamais songé à abandonner son combat de survie en France pour retourner au Cameroun. « À un moment, j’ai décidé de ne plus être la victime de la vie, de ne plus subir mais de faire face, de combattre, et j’ai pris des initiatives. Quand je suis arrivé en France, c’était l’occasion tant rêvée de me réaliser », déclarait -t-il à l’AFP en 2018. Aujourd’hui, il est champion du monde, et on ne parle que de lui.
« Je ne sais pas si je peux trouver un mot pour exprimer ce que je ressens, réagissait ce dernier, grand sourire aux lèvres, au micro du commentateur américain Joe Rogan. J’ai toujours gagné beaucoup de combats mais j’ai gardé cette colère, cette rancoeur de mon enfance. Je savais que so on me donnait l’opportunité de faire quelque chose de grand, je le ferais. C’est comme si vous aviez les yeux sur un objectif depuis des années et que ça arrive enfin. C’est quelque chose auquel personne ne pouvait croire mais qui est arrivé », a affirmé Francis Nganou après le combat. Et s’il était rapatrié au Cameroun comme le souhaitent Joshua Osih et les députés RDPC, il serait redevenu creuseur de sable!
« C’est l’histoire d’un jeune qui n’a pas eu beaucoup de chance dans la vie mais qui ne s’est pas résigné, qui s’est permis de rêver. Je combats contre un sort qui m’était destiné, une situation à laquelle j’étais condamné », racontait-il à l’AFP, en 2018 avant son premier duel avec Miocic.
