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LES ROUTES DU SOUS-DÉVELOPPEMENT TUENT LES SUPPORTERS DU RÉGIME BIYA

Avenir qui n’est plus à venir. Il était une fois Ndikinimeki. La mort ne connait pas le tribalisme. Devant la mort, tout le monde est du même clan. Elle ne fait pas de tri entre Kamdem et Etoundi ; entre Eyoum et Ondoua ; entre Moustapha et Pagbe ; ou entre Abessolo et Agbor.

Voilà pourquoi lorsqu’on parle de développement, ce n’est pas dans l’intérêt d’une ethnie ou d’un parti politique. C’est au contraire parce que nous y gagnerions tous. Car que les accidents de la route se fichent vertement de vos galons, de vos médailles, de votre statut de chef, de votre sang royal, ou de votre lignage supérieur. Nous sommes tous égaux devant les conséquences mortelles du sous-développement.

Une route non- ou mal bitumée, une route étroite, ou une route aux pentes mal maîtrisées causera des morts chez les seigneurs comme chez les boucs. Chez les Zomloa comme chez les chèvres. Chez les RDPCistes comme chez les ABCistes

ET POURTANT…

Quand on va dire : » Ce régime est médiocre » , ils vont nous répondre : » Laissons d’abord la politique et pleurons nos morts « . Parce que dans la tête des hypocrites amoureux de l’obscurité, l’anticipation et la prévention n’existent pas. Il ne faut pas remettre en question la cause de la fréquence des accidents. Il faut juste pleurer les morts à chaque fois en attendant la prochaine hécatombe, et ainsi de suite.

Quel cancer mental et sociétal !

Dans les pays industrialisés, vous entendrez rarement parler d’un accident de la route qui ait fait plus de 5 morts. Et surtout pas à une fréquence quasi hebdomadaire comme au Cameroun. Alors quand il s’agit d’un l’ordre de 30, 40, 60 morts, ça n’arrive quasiment jamais ! Pourquoi ? Parce que ces pays disposent d’un système très simple et très connu au XXIe siècle pour relier les grandes villes, et ça s’appelle des AU-TO-ROU-TES !!

L’avantage avec une autoroute, c’est que la voiture qui vous percute le fait par l’arrière, dans le sens de la circulation. Le choc est donc moins violent que lors d’une collision frontale où les vitesses des deux engins vont s’additionner et pimenter le drame. Sur une autoroute, vous n’allez pas obligatoirement finir dans le ravin en voulant esquiver un véhicule, puisque vous disposez de deux, trois ( souvent quatre ) voies alternatives où vous rabattre.

Rien à voir avec les cordes de terre ( allô « axes lourds ») que l’on possède au Cameroun, pays de grandes gueules.

Quand on leur dit : » Ce régime cannibale facture le kilomètre de route à 6 milliards et dilapide les fonds sans rien réaliser « , ils nous ramènent sur des histoires de tribus et des ragots de bidonville pour créer la diversion. Comme si l’autoroute n’allait profiter qu’à certains et pas à d’autres, ou que les membres de certains partis étaient les seuls à périr lors des accidents, et que la mort opérait des choix.

L’une des plus grandes prouesses de ce Gang de bandits en cravate est d’avoir instauré l’analphabétisme politique. C’est à dire d’avoir créé des intellectuels reciteurs de cours, mais incapables de dénoncer le vol, le cynisme la roublardise et l’injustice.

Quand un pays cesse de réfléchir, il cesse de vivre.

Voilà que sans la moindre autoroute dans le pays et alors que les cataclysmes routiers ne diminuent pas, on a prévu de vous construire 14 péages en deux ans pour 230 millions d’euros, qui auraient été infiniment plus utiles ailleurs (et qui seront surfacturés!). Alors que fait-on ? On pleure nos morts et on se tait (comme de braves « patriotes »), ou alors on vous prévient déjà que vous êtes en train de mourir une deuxième fois ?

Ekanga Ekanga Claude Wilfried

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