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LES SANGUINAIRES DU RÉGIME BIYA PROFITENT DE LA GUERRE POUR DÉTOURNER 12 MILLIARDS

Bamenda, la capitale régionale du Nord-Ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun, ressemble désormais à l’ancien Texas où  des combattants séparatistes défient le vieux shérif sénile Biya caché dans un bunker et ses forces  de sécurité affectées  dans la ville et les localités environnantes. Ça tire! Ça tire! Et de partout! Des morts par terre avec des têtes éclatées comme des pastèques dans  les deux camps.

Devant les sénateurs, le ministre de la Défense a déclaré  que trois éléments des forces de l’ordre et de sécurité avaient été tués ces derniers jours. Bien plus, il a avoué que la  » situation est grave « . La ville est sous couvre-feu depuis de longs mois, a vu se renforcer contrôles et patrouilles de police. Mais les séparatistes anglophones, plus que jamais déterminés et nombreux , ne reculent pas.

En campagne en vue de l’élection présidentielle, Cabral Libii livre un témoignage effrayant: « Gloire à Dieu! Je viens de rallier Bamenda rentrant de Batibo. Le compatriote qui nous conduisait natif de la localité, a dû prendre une voie détournée dans la forêt pour le chemin retour. A 100 mètres de nous, ça tirait sans cesse. Nous étions obligés de nous réfugier avec d’autres compatriotes dans dans la maison, toutes portes closes. Je l’avoue, je n’avais jamais vécu une situation aussi stressante. »

Il lance un message à ceux qui, assis dans leurs bureaux climatisés au palais et dans les ministères à Yaoundé , croient mettre fin à cette guerre par des armes : « Mes chers compatriotes je vous assure, il ne s’agit pas de francophones contre anglophones, ni des uns contre les autres. Mobilisons-nous pour que nos frères et soeurs qui sont là-bas sortent du désarroi. Batibo est une ville quasi-fantôme…
A Bali je me suis arrêté pour rendre visite à une compatriote qui a pris une balle hier à la cuisse dans un contrôle de routine… Situation totalement ubuesque. Je vous assure, c’est grave! »

La guerre, c’est comme le cancer , facile et déclarer, mais difficile à éradiquer. Ça ronge et ça finit par détruire un pays. Le ministre de la Défense et les hiérarques du régime rétro-monarchique claironnaient tout-à- l’égo   qu’il suffisait d’envoyer le BIR avec son talent de tir pour un rétablissement accrobatique de la paix par la force. Maintenant, il n’y a plus d’arbitre pour siffler la fin des combats.

Chaque jour, un élément des forces de sécurité ou de Défense  tombe sur le champ de bataille, laissant une famille en souffrance. Robenson  NGANKEU NGATCHA Robenson, gendarme , né le 2 janvier 1980, a été tué  par les forces séparatistes à Ombe, dans le Sud Ouest. Il devait se marier ce week-end à la mairie de Yaoundé 2 ème à Tsinga à 10h .  Le voilà qui laisse des marmots orphelins sans avenir  et une « veuve » qui va se marier avec  » une médaille à titre posthume « . Point barre.

Jamais un fils de ministre n’est mort pour la patrie depuis le début des combats. Jamais le fils, neveu, nièce d’un membre du gouvernement n’a été envoyé depuis le début de la guerre pour le sacro-saint prince de l’amour du Cameroun  . Paul Biya, chef d’État et des Armées à la force herculéenne, n’a osé mettre ses pieds dans ces deux régions depuis qu’il a déclenché cette guerre. Ses deux enfants admis à l’ENAM, qui devraient normalement suivre une formation militaire, ont été exemptés. Pourquoi refusent-ils d’aller aussi se sacrifier pour l’amour de la patrie? Ce sont seulement les fils des pauvres qui aiment plus le Cameroun et doivent donner de leur vie?

La guerre a des saveurs aigres pour les fils de pauvre comme des mouches piégées par le vinaigre ,et douces pour  le régime ivre de sang et d’argent. Le gouvernement   est entrain de décaisser 12 milliards soi-disant pour  » le plan humanitaire d’urgence  » avec des commissions et des commissions qui vont se partager des millions. À quoi sert par exemple  une commission de  » communication  » sur un champ de guerre? Où va-t-on puiser tous ces milliards? Ce sont les fonctionnaires qui seront amputés de 50 000 francs CFA sur leur maigre salaire pour  » l’effort de guerre « . La guerre, c’est une affaire qui roule. Comme le disait Léon Tolstoi: 《 la guerre, c’est le business des puissances des ténèbres 》.

J. RÉMY NGONO

 

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