LES TERMITES RUSSES FONT TOMBER LE BAOBAB ESPAGNOL
Coup de tonnerre! Sergio Ramos et ses coéquipiers en pleurs quittent la compétition! En survolant les matchs de qualification pour la coupe du monde avec 36 buts inscrits pour seulement 3 encaissés, l’Espagne donnait l’impression d’avoir retrouvé son niveau de rouleau compresseur lorsqu’elle avait enchaîné des succès en remportant la coupe du monde et deux Euros sous l’ère Aragones et Vicente Del Bosque. Mais depuis un match prometteur contre le Portugal, les Espagnols n’ont plus livré une prestation aboutie. Possession et tourner en rond, voilà le jeu espagnol. Et les Russes l’ont bien compris.
Il a fallu attendre 44 minutes pour voir le premier tir de l’Espagne et Diego Costa. Se contentant d’une possession stérile de 90%, l’Espagne n’a obtenu l’ouverture de score que grâce à un but contre son camp. C’est plutôt la Russie qui a tiré 5 fois et a obtenu 3 corners. À la 35ème minute, la frappe de Golovin passe à quelques centimètres de De Gea. À la 39 ème minute, corner russe. À chaque fois battu dans les duels aériens par Dzyuba, Piqué lève ses bras tel un volleyeur. Pénalty et carton jaune. Dzyuba transforme à la 42 ème minute.
Malgré l’entrée en jeu d’Iniesta à l’heure de jeu, le jeu espagnol ronronne. Même Isco sur qui tout passe, perd le pied et les ballons. Les transversales et les passes sont brouillonnes. David Silva et Asensio ne trouvent pas d’espaces. La première accélération espagnole n’est intervenue qu’à la 84 ème minute grâce à Iniesta dont tir renvoyé par Akinfeev tombe sur le pied d’Aspas- qui a pris la place de Diego Costa à la 79ème minute- mais qui ne trouve pas le cadre.
Jeu très stéréotypé et sans fluidité, trop de fébrilité défensive, l’Espagne aurait même pu se faire punir à la 91 ème minute par une mauvaise relance de Busquets récupérée par les Russes qui n’ont eu eu que 20% de possession jusqu’à la fin de la prolongation.
Bien qu’assiégeant le camp russe, les Espagnols ne trouvent toujours aucune solution pour résoudre l’équation de la perforation du bloc russe qui est sur ses rotules. Le tir d’Asensio à la 99 ème et la tête de Piqué à la 105ème minutes, les seules occasions de la première partie de la prolongation, sont stoppées par Akinfeev. Entré à la place d’Asensio, Rodrigo prend une envolée après une feinte qui laisse son garde du corps sur le carreau, se présente face à Akinfeev, mais perd son duel. 113 ème minute, coup franc de Koke, cafouillage accrochages dans la surface russe, plusieurs joueurs s’écroulent. Les Espagnols assaillent l’arbitre qui demande l’avis de la VAR, pas de penalty.
Après 26 tirs dont 7 seulement cadrés, les Espagnols, tenus en échec pendant plus de 120 minutes de jeu, sont contraints d’aller aux tirs au but par les Russes. Iniesta ouvre le bal. Smolov lui répond. Piqué donne l’avantage à l’Espagne, mais les Russes reviennent. Le tir de Koke est stoppé par Akinfeev. Golovin transforme le sien. La balle de match est sur le pied gauche d’Aspas pour redonner espoir à l’Espagne, mais c’est Akinfeev qui se transforme en héros en stoppant son tir du bout des pieds. L’Espagne qui était donnée comme tête de série parmi tous les favoris, est éliminée par la Russie qu’on ne voyait même pas franchir le premier tour. Comme le dit un proverbe africain: 《 ce sont les termites qui finissent par faire tomber un baobab 》.
J. RÉMY NGONO