LES USA ET LES 28 PAYS DE L’UNION EUROPÉENNE DEMANDENT LA LIBÉRATION DE KAMTO
La situation sociopolitique du Cameroun préoccupe la communauté internationale au plus haut point. Les États-Unis et les 28 pays de l’Union Européenne s’alarment que les autorités de Yaoundé ne font pas grand chose pour la crise qui sévit dans les deux régions anglophones. À cela, s’ajoute l’arrestation de l’opposant Maurice Kamto avec ses camarades et sympathisants du MRC .
En tournée en Afrique, l’émissaire du président américain a déclaré sur RFI qu’il devrait inciter les autorités camerounaises à être « plus sérieuses » dans leur gestion de la crise du Cameroun anglophone. Les quelques mesures, » symboliques « , dit-il, prises jusqu’à présent ne suffisent pas et la crise est » extrêmement grave » à ses yeux et ne cesse de s’aggraver. Tibor Nagy demande aussi la libération du professeur Maurice Kamto qui, pour les États-Unis, est un prisonnier politique.
» Le gouvernement camerounais assure qu’il a été arrêté et emprisonné pour des raisons légitimes. Moi, je pense vraiment qu’il serait très sage de le libérer. Parce que, que ce soit vrai ou faux, il est perçu comme ayant été incarcéré pour ses activités politiques « , explique Tibor Nagy, l’émissaire du président américain qui va se rendre au Cameroun le 17 mars, avant dernière étape de sa tournée africaine.
Juste après, ce sont les 28 pays de l’Union Européenne, par la voix de sa haute représentante, Federica Mogherini, s’est exprimée sur la détérioration de la situation politique et sécuritaire au Cameroun.
« L’arrestation et la détention prolongée de plusieurs dirigeants d’un parti de l’opposition, dont son leader Maurice Kamto, et d’un nombre important de manifestants et de sympathisants, ainsi que l’ouverture de procédures disproportionnées à leur encontre devant la justice militaire, accroît le malaise politique au Cameroun. L’état de droit demande une justice équitable et la libération des détenus à l’encontre desquels des preuves probantes ne peuvent être présentées », a déclaré Frederica Mogherini, à propos du président du parti politique MRC qui croupit actuellement dans les geôles avec pas moins de 160 de ses partisans.
« La persistance de la violence et des violations des droits de l’homme dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun a causé un nombre inacceptable de victimes et un impact lourd en termes humanitaire et économique », a fustigé la haute représentante de l’Union Européenne.
« L’émergence de discours de haine basés sur l’appartenance ethnique, tenus par certains médias et acteurs politiques, dont récemment un membre du gouvernement, est un facteur additionnel d’inquiétude », constate l’Union Européenne comme bon nombre d’observateurs qui redoutent une guerre civile provoquée par les dérives d’un tribalisme ambiant , à l’instar de ce qui s’est passé au Rwanda .
« La réponse aux défis importants auxquels le pays est confronté ne pourra que passer par un dialogue politique inclusif et dans un contexte de respect des libertés fondamentales et l’Etat de droit. Ceci constitue également le socle pour le partenariat entre le Cameroun et l’UE, au bénéfice de tous les Camerounais. L’UE soutiendra toute initiative dans ce sens », conclut-elle.
Mais comme d’habitude, le régime Biya bouche les oreilles et envoie le monde entier se balader. Dans un communiqué, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René Sadi, répond que le Cameroun est un État de droit. Un État de droit où il est interdit de manifester au risque d’être condamné à mort par le Tribunal militaire !