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L’EX PRÉSIDENT OMAR EL-BÉCHIR LIVRÉ À LA CPI

Le Soudan n’a jamais ratifié les accords de la Cour Pénale Internationale. Le président Omar el-Béchir se croyait à l’abri de cette instance judiciaire qui sévit contre les dirigeants africains. Mais, une fois qu’ il a été déchu, le rouleau compresseur s’est mis en marche. Après la prison dans un lieu gardé secret, l’homme fort de Khartoum sera déporté à la Haye, aux Pays-Bas.

Les autorités soudanaises ont décidé de remettre l’ex-président Omar el-Béchir à la Cour pénale internationale (CPI), où il est recherché depuis 2009 pour répondre d’accusations de génocide et crimes de guerre durant le conflit au Darfour, a affirmé un haut responsable soudanais, ce mardi 11 février 2020.

Incarcéré à Khartoum depuis sa destitution en avril 2019, Omar el-Béchir, 67 ans, est recherché par la CPI, basée à La Haye, pour des crimes au Darfour, durant un conflit meurtrier qui a éclaté en 2003 avec des insurgés issus de minorités ethniques s’estimant marginalisées.
Trois autres personnes sont poursuivies par la CPI pour les mêmes chefs d’accusation : Ahmed Haroun, Abdelrahim Mohammad Hussein et Ali Kosheib.

« Ceux qui ont été accusés par la CPI doivent y aller », a affirmé Mohamed al-Taayichi, membre du Conseil souverain soudanais, dans un communiqué. Cette déclaration survient après qu’une délégation du gouvernement a rencontré des groupes rebelles dans la capitale du Soudan du Sud, Juba.

La justice et la réconciliation au Darfour – où 300 000 personnes ont été tuées et des millions déplacées depuis le début du conflit selon l’ONU -, ont été au coeur des discussions, a précisé Mohamed al-Taayichi. La rencontre a abouti à un accord pour la mise en place de plusieurs mécanismes pour pacifier la région, d’après la même source.

Le conflit au Darfour a éclaté en 2003 quand des rebelles issus de minorités ethniques s’estimant marginalisées ont pris les armes contre le régime de Béchir. En 2009, la Cour pénale internationale a lancé contre Omar El Béchir un mandat d’arrêt pour « crimes de guerre et contre l’humanité » au Darfour, avant d’ajouter le crime de génocide en 2010.

Militaire devenu colonel, le 30 juin 1989, Omar el-Béchir  est l’auteur d’un coup d’État appuyé par le Front islamique national de son mentor Hassan Al Tourabi. Élu deux fois à la présidence dans des scrutins boycottés par l’opposition, en 2010 (68,2 % des voix) et 2015 (94 %), il comptait briguer un troisième mandat en 2020.

Mais en décembre 2018, des protestations ont éclaté après que son gouvernement a triplé le prix du pain. Celles-ci ont pris rapidement une tournure politique et le 11 avril, le ministre de la défense a annoncé à la télévision « la chute du régime et le placement en détention dans un lieu sûr de son chef ».

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