L’IMAM QUI A PROVOQUÉ LA CHUTE DU PRÉSIDENT MALIEN ANNONCE SA POSITION
Le nouvel homme fort du Mali est connu. Il fait partie de l’unité des opérations spéciales des forces armées maliennes. «Permettez-moi de me présenter, je suis le colonel Assimi Goita, président du Comité national pour le salut du peuple», a-t-il déclaré après avoir rencontré des hauts fonctionnaires.
L’armée malienne avait évincé mardi le président Ibrahim Boubacar Keïta du pouvoir et annoncé son intention de mettre en place un gouvernement de transition pour de nouvelles élections. Après avoir été arrêté avec son Premier ministre, IBK a démissionné de ses fonctions et dissous le parlement quelques heures après . Le président déchu a déclaré avoir démissionné pour éviter l’effusion de sang, annonçant la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale.
L’imam Mahmoud DICKO qui a été le vrai détonateur des manifestations qui ont abouti au renversement d’IBK a annoncé la fin de sa mission : « Je crois que ma mission est terminée. Je vais continuer à diriger les prières à la mosquée »., a-t-il déclaré.
Invité de RFI le 18 août dernier, l’Imam qui était accusé de mélanger la politique à la religion, s’était défendu : « Vous voulez que, ce que je dis dans la mosquée, je dise la même chose dans la rue ? Ce n’est pas cohérent ! La mosquée, c’est la mosquée. Quand je suis dehors, je suis un citoyen qui défend ses idées, qui parle du pays… Écoutez, ce n’est pas parce que je suis religieux qu’il m’est interdit de faire cela. Le pape, c’est un chef de l’État ! Ce n’est pas politique, cela ? Ce n’est pas vraiment par malice que je le dis : je suis un imam, c’est ce que je sais faire de mieux. Inch’Allah ! Je resterai imam. Je ne serai candidat de rien en 2023 ! »
Dans un communiqué rendu public mercredi, la coalition d’opposition au Mali s’est dite prête à travailler avec les militaires au pouvoir à Bamako. En effet, elle s’est félicitée du coup d’Etat militaire estimant qu’il avait « parachevé » sa lutte pour obtenir le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta.
Par ailleurs, le M5-RFP « prend acte de l’engagement » du Comité national pour le salut du peuple (CNSP) », créé par les militaires désormais au pouvoir, « d’ouvrir une transition politique civile ». La coalition « entreprendra toutes les initiatives » pour « l’élaboration d’une feuille de route dont le contenu sera convenu avec le CNSP et toutes les forces vives du pays ».