LOUIS VUITTON, UN ANCIEN LAVEUR DE TOILETTES DEVENU GRAND CRÉATEUR DES MARQUES DE LUXE DU MONDE
Louis Vuitton naît le 4 août 1821, dans un milieu modeste, au moulin à eau de Chabouilla près d’Anchay (40 km au sud de Lons-le-Saunier), petit village de 148 habitants dans le Jura en Franche-Comté. Très jeune, il apprend à manier les outils auprès de son père meunier et menuisier.
En 1837, âgé de 16 ans, il part tenter sa chance à Paris et parcourt à pied les 400 km qui le séparent de la capitale. Il entre en 1837 comme apprenti chez un « layetier-emballeur-malletier » (métier qui consistait à emballer les nombreuses affaires de riches clients qui partaient en voyage) et réalise des coffres de voyage. Il s’occupe en particulier, à partir de 1852, des toilettes de l’impératrice Eugénie et fait reconnaître son savoir-faire auprès des clients les plus fortunés.
Les moyens de transport sont alors révolutionnés par la machine à vapeur, et le tourisme international des classes aisées et aristocratiques se développe (locomotive à vapeur, bateau à vapeur, etc.). Louis Vuitton comprend alors rapidement « qu’il faut créer des bagages novateurs et de grande qualité : luxe, fonctionnalité, innovation ».
Ses malles accompagnent également des explorateurs, comme Pierre Savorgnan de Brazza.
En avril 1854, il épouse Clémence-Émilie Parriaux, fonde la marque Louis Vuitton et ouvre sa première boutique au 4 rue Neuve-des-Capucines à Paris à proximité de la place Vendôme (il en reste encore des signes sur le fronton de la vitrine des Champs-Élysées où il est inscrit : « Louis Vuitton, Malletier à Paris, maison fondée en 1854 »).
Louis invente la malle plate Louis Vuitton, pratique et de qualité, plus facilement empilable que les traditionnelles malles aux couvercles bombés d’avant.
En 1859, il s’agrandit et transfère son atelier d’une vingtaine d’employés à Asnières au bord de la Seine, pour profiter du transport fluvial.
Il fait construire avec son épouse une demeure familiale adjacente aux ateliers, devenue depuis le musée Louis Vuitton (dans une rue rebaptisée « rue Louis-Vuitton »).
Dans les années 1870, Louis Vuitton est rejoint par son fils qui l’incite à développer l’entreprise à l’étranger. En 1880, il épouse Joséphine Patrelle, fille du fondateur de l’Arôme Patrelle.
En 1885, une première boutique ouvre hors de France, avec succès, sur Oxford Street à Londres, suivie par celles de New York puis de Philadelphie.
En 1888, Louis décide de contrecarrer les premières contrefaçons en adoptant un nouvel imprimé de damier beige et brun avec l’inscription « Marque Louis Vuitton déposée », la marque ayant été déposée trois ans avant.
En 1892, Louis Vuitton meurt. Son fils Georges, aidé par toute la famille, lui succède à la tête de l’empire, qu’ils développent avec le même succès que le fondateur.
En 1896, Georges crée lui-même la célèbre toile révolutionnaire « Monogramme LV » dont il fait l’emblème de la marque : une toile initialement en lin tissée aux métiers Jaquards puis collée sur les malles grâce à un mélange de dextrine et de farine de seigle.
C’est la première fois qu’un créateur place autant sa marque en vue sur son produit.
Il s’agit alors de pallier le fait que d’autres entreprises se mettent à copier sa méthode de malles fonctionnelles et luxueuses.
Au début des années 1930, Louis Vuitton s’associe à la Croisière jaune, équipant la totalité des automobiles Citroën parcourant l’Asie.