MAHAMAT DÉBY NOMME GOUKOUNI WEDDEI POUR NÉGOCIER AVEC LES REBELLES
Le successeur d’ Idriss Déby, chef du comité de transition, Mahamat Idriss Déby, avait promis d’éradiquer le groupe rebelle, et averti qu’il n’y aurait « ni médiation ni négociation ». Mais
Goukouni Weddeye a déclaré que c’est une erreur: « ceux-là aussi on doit les associer, on ne peut pas les considérer comme des ennemis criminels et les rejeter, c’est impossible. »
Le vieil homme de 77 ans, qui a dirigé le pays de 1980 à 1982, pèse chacun de ses mots: à N’Djamena sa parole est rare et sa voix compte. Il faut « se réconcilier avec les autres pour enterrer nos querelles » et « mettre au devant l’intérêt supérieur du Tchad », affirmait-t-il dans un entretien à l’AFP en mai dernier.
Goukouni Weddeye, ancien chef du GUNT – le Gouvernement d’union nationale de transition, alliance de groupes armés – a été largement consulté ces derniers jours par les acteurs politico-militaires de N’Djamena, assure un de ses conseillers.
Le nom de cet ancien guerrier maquisard, désormais installé dans une immense et luxueuse maison octroyée par le pouvoir d’Idriss Déby en 2009 après 22 années d’exil, a circulé à N’Djamena pour occuper un des postes en vue de la transition. Le premier ministre de transition, Albert Pahimi Padacké, l’a consulté.
Mahamat Idriss Déby a donc nommé à la tête du Comité technique de dialogue avec les groupes armés, l’ancien président Goukouni Weddeye. Plusieurs proches du nouveau chef de l’Etat et généraux influents de l’armée tchadienne font aussi partie de ce comité de 28 membres.
» Le dialogue que nous sommes appelés à organiser ne sera ni national ni Inclusif sans la participation de toutes les composantes de la nation. C’est pourquoi, nos frères politico-militaires sont conviés à la table pour des négociations franches, fraternelles et directes « , a déclaré le président du Conseil militaire de transition (CMT).
» Notre bonne foi sera traduite par des actions concrètes qui seront prises en matière d’amnistie, de libération des prisonniers de guerre, de restitution des biens et de réinsertion socioprofessionnelle suivant un calendrier précis à définir » , a-t-il assuré.
Au lieu de la méthode forte, le jeune dirigeant s’est engagé dans un dialogue direct avec les groupes politico-militaires dont le FACT, responsable de la mort du président Idriss Déby Itno.