MALI:LES MILITAIRES FRANÇAIS TIRENT SUR UN BUS ET ABATTENT UN CIVIL
Et voilà un incident malheureux qui va encore ternir l’image de l’armée française au Mali. Un civil malien a été tué et deux blessés, mardi 1er septembre, par des militaires français de la force « Barkhane », lors d’une fusillade contre un bus qui aurait refusé de ralentir malgré des sommations, selon un communiqué de l’état-major français.
A une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Gao (nord-est), « un bus qui se dirigeait à vive allure en direction du convoi militaire [français] a fait l’objet de sommations verbales et gestuelles, puis d’un premier tir de sommation, alors que la menace de véhicules suicides est élevée », soutient l’état-major.
Mais « ces premières mesures n’ont pas fait ralentir le bus », affirme-t-il : « Un second tir de sommation dirigé vers le sol a alors été effectué. Deux balles ont ricoché sur le sol et traversé le pare-brise, blessant trois passagers dont l’un grièvement. »
Le directeur de la compagnie, Abdoulaye Haidara, a mis en doute cette version. Le chauffeur a contesté avoir refusé de s’arrêter et a dit à ses employeurs n’avoir « entendu que les tirs qui ont blessé trois personnes » et pas de tirs de sommation, a dit M. Haidara à l’AFP au Mali. Le bus suivait son itinéraire habituel la RN 16 pour joindre Gao. Et selon des témoins, le militaire qui a ouvert le feu paraissait ivre.
« Le blessé grave a été évacué par hélicoptère vers l’hôpital de la force “Barkhane” à Gao » mais « est mort des suites de ses blessures », poursuit le communiqué. « La force “Barkhane” présente ses sincères condoléances aux proches de la victime décédée », conclut l’état-major français, en précisant que « toutes les mesures ont été prises pour établir les circonstances exactes de cet événement », en collaboration avec la gendarmerie malienne.
La France compte toujours 5 100 militaires au Sahel au sein de la force “Barkhane”, qui combat des groupes armés affiliés à l’Etat islamique (EI) et Al-Qaïda. Mais ce genre d’incident peut mettre en mal sa présence sur le sol malien.