MAMADY DOUMBOUYA LIBÈRE UN CONTINGENT DE PRISONNIERS POLITIQUES
Le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, nouvel homme de Conakry depuis l’arrestation d’Alpha Condé, tient à ses promesses. Après avoir tenu lundi 6 septembre, une « rencontre » avec les ministres et chefs d’institution de l’ancien régime au palais présidentiel. L’officier de l’armée de 41 ans a en effet « convoqué » ses « hôtes » sans pour autant leur adresser la parole, il détend le climat politique en libérant les prisonniers de l’ancien régime.
Mardi 7 septembre dans la soirée, près de 80 prisonniers politiques ont renoué avec la liberté ; et parmi eux Abdoulaye Bah et Ismaël Condé de l’UFDG, Kéamou Bogola Haba de l’ANAD, Mamady Onivogui du FNDC , Etienne Soropogui des Valeurs Communes,..
« Il se pourrait qu’il y ait des omissions. La commission qui a été mise en place au niveau du ministère de la Justice qui va continuer à travailler, surtout en ce qui concerne les militaires. Aujourd’hui, nous nous sommes uniquement focalisés sur les civils. Nous ferons en sorte que les militaires qui sont en détention dont certains sont à Siguiri, d’autres à Kankan soient libres…Nous ferons en sorte qu’ils soient libérés conformément à la décision qui a été prise par les nouvelles autorités », a indiqué Me Mohamed Traoré, l’un des avocats du FNDC qui ont travaillé avec la commission mise en place sur décision de la junte militaire.
En ce qui concerne les militaires, l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats a indiqué que leur dossier sera examiné dans les prochains jours. Ce, pour plusieurs raisons.
« Comme ils sont nombreux, pour ne pas prendre le risque d’en oublier certains, nous avons décidé de nous retrouver demain ou après-demain pour pouvoir les recenser tous. Un appel a été déjà lancé au procureur général de Kankan afin de voir s’il y a des détenus concernés dans son ressort afin de pouvoir transmettre la liste », a dit Maître Mohamed Traoré.
Par contre, plusieurs ministres de l’ancien régime risquent de prendre le chemin inverse. Mamady Doumbouya a tenu un discours dans lequel il a demandé aux ministres de restituer leurs véhicules de fonction, de transmettre tous les dossiers dont ils ont la charge aux secrétaires généraux des ministères en attendant la mise en place prochaine d’une nouvelle équipe.
« Une concertation sera ouverte pour décrire les grandes lignes de la transition. Ensuite, un gouvernement d’union nationale sera mis en place pour conduire la transition », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, les ministres se verront retirer leurs dossiers de voyage et ne sont pas autorisés à quitter le territoire durant cette transition dont la durée reste inconnue.
Le chef des putschistes a laissé entendre que son « coup de force » était légitime, estimant qu’Alpha Condé avait pris en otage le peuple guinéen pendant plusieurs années en privant les populations de leurs droits les plus absolus.
Le militaire est formel, la Guinée est aujourd’hui entre les mains de ceux qui veulent l’aider à prendre un nouveau décollage socio-économique. Le pays, souligne-t-il, a trop souffert des injustices et de l’arrogance d’une classe élite qui n’a rien fait pour son peuple.