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MANIPULATIONS POUR MUSELER LES POPULATIONS ET L’OPPOSITION AU GABON

« Le lieutenant Kelly Ondo Obiang a été retrouvé par les forces de sécurité dans une résidence située non loin de la maison de la radio, caché sous un lit « , déclare  Yves Laurent Ngoma sur les antennes de France 24. Ainsi aurait été pris le cerveau du prétendu coup d’État qui, après son discours à la radio, au lieu d’aller au palais présidentiel pour installer son  » Conseil national de la restauration « , aurait plutôt choisi d’aller dormir calmement sous un lit! Ça ressemble à une plaisanterie ou une tragi-comédie.

Mais quand on regarde la chronologie des événements, il y a beaucoup de choses qui clochent dans la communication gouvernementale.

À 8h45, le ministre de la Communication Guy-Bertrand Mapangou, porte-parole du gouvernement, annonce que les mutins ont été arrêtés par les unités du GIGN gabonais. La situation est sous contrôle et l’ordre sera complètement rétabli dans deux ou trois heures, juste cinq minutes après que l’ambassadeur du Gabon à Paris, joint par RFI, ait annoncé que l’assaut a été donné à la maison de la radio et les mutins ont été  arrêtés. Mais jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, rien n’a été rétabli. La chaîne nationale RTG  n’a toujours pas repris ses programmes. Internet est encore coupé. Le ministre de la Communication est invisible et ne communique que par téléphone sur des médias internationaux et non locaux dont il prétend sous le contrôle gouvernemental. Aucun mot du Premier ministre chef du gouvernement pour rassurer les populations.

L’arrestation facile et sans résistance des putschistes ressemble à une autre scène de théâtre burlesque.  Un proche de la présidence indique que les premiers éléments de l’armée sont entrés dans la radio, mais auraient constaté que mutins étaient enfermés dans une pièce pour solliciter les négociations. Comment comprendre qu’après autant d’heures d’échanges de tirs autour et dans la maison de la radio, il n’y ait eu aucun mort, ni blessé?

Toujours selon une source proche de la présidence, les éléments qui ont pris le contrôle de la radio sont des éléments de la Garde d’honneur, qui n’ont pas le contrôle des armes de la garde républicaine. Dans leur discours, ils invitent plusieurs personnalités à venir à l’Assemblée nationale, alors qu’ils ne contrôlent pas les bâtiments de…l’Assemblée nationale!

Même le soldat le plus con sait que pour réussir un coup d’État, il faut contrôler les points névralgiques dont le centre émetteur, le Conseil Constitutionnel, le palais présidentiel, et surtout, les chefs militaires. Pour celà, il faut préalablement mettre aux arrêts les généraux qui commandent les escadrons blindés, etc. Comment peut-on appeler le peuple à  » descendre dans la rue » alors que le boulevard Triomphal est bouclé par les forces loyalistes? Comment peut-on préparer un coup d’État en 6 jours après le discours d’Ali Bongo?

Guerre d’informations, intoxications, manipulations, c’est la confusion qui règne au Gabon. Comment avaler les informations distillées par le gouvernement lorsqu’on sait que le même gouvernement vient de mentir le peuple en arguant qu’Ali Bongo avait juste une fatigue passagère, alors qu’il était victime d’un AVC et était  plongé dans le coma? Comment ne pas soupçonner un coup d’État monté dans le propre camp d’Ali Bongo où la guerre des clans bat son plein entre d’un côté la Première dame Sylvia Bongo qui veut tout contrôler avec son fils nommé chef de cabinet, contre les autres membres de la famille?

Dans cette mare de crabes, on peut même soupçonner un coup d’État  mis scène par le régime gabonais qui connait depuis le mois d’octobre des velléités de séditions internes qui pourraient être  profitables à l’opposition. Alors, le supposé coup d’État pourrait permettre d’imposer l’état d’urgence et museler l’opposition.

Quelles sont les intentions des putschistes qui citent dans leur intervention les noms des présidents des partis politiques , des mouvement de société? Le pouvoir ne va-t-il pas profiter pour mettre les leaders de l’opposition  en prison en les présentant comme les instigateurs?

On se souvient que le régime togolais avait monté un complot envoyer Harriot Olympio en exil parce qu’il voulait assigner le chef d’État Faure Gnassingbé en justice pour crime contre l’humanité. Cinq individus avaient  été appréhendés au niveau de la gendarmerie nationale avec des bombes artisanales, prétendant  fièrement avoir être envoyés par le président du parti RSDD et présentés directement à la presse. Par la suite, Harriot Olympio a été  accusé de tentative à la sûreté de l’État.

Alors que l’opposant Jean Ping a posté son dernier message le 1 er janvier 2019 sur sa page Facebook officielle, une fausse page Facebook  » Jean Ping officiel « , a posté un message annonçant une conférence de presse du rival d’Ali Bongo ce lundi, à propos du coup d’État.

Faure Ggnassingbe est arrivé au pouvoir après la mort de son père et s’y maintient par tous les moyens. Tout comme Ali Bongo. Ils ont les mêmes plans.

J. RÉMY NGONO

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