MARCHE ARRIÈRE : LA FRANCE ANNONCE QU’ELLE VA CALER AU SAHEL
Après la mort, samedi 22 janvier du brigadier Alexandre Martin, du 54e régiment
d’artillerie de Hyères, lors d’une attaque au mortier contre le camp de Gao, dans le nord du Mali, la France, confrontée à une impasse à la fois militaire et politique, fait un retropedalage.
Alors que le président français Emmanuel Macron a plusieurs fois menacé de retirer les forces françaises du Mali, la ministre des Armées Florence Parly assure que les militaires français ne quitteront pas le Sahel.
« Nous ne quitterons pas le Sahel », a indiqué Florence Parly devant les députés français qui lui ont demandé si le gouvernement compte rapatrier les soldats français de la région sahélienne. La ministre des armée a indiqué que « nous restons aux côtés des forces Takouba et africaines pour lutter contre le terrorisme pour notre sécurité en s’adaptant aux changements à la tête des pays de la CEDEAO ».
Dans ce contexte extrêmement tendu, Barkhane se réorganise. Le mouvement a été enclenché par Emmanuel Macron en juin 2021. Les troupes françaises ont quitté les trois bases les plus au nord du Mali (Tessalit, Kidal et Tombouctou) pour se recentrer autour de Gao et Ménaka, près de la zone des « trois frontières ». De 5 000 hommes à l’heure actuelle, la présence française au Sahel va être réduite à moins de 3 000 hommes d’ici 2023.
Ce mouvement va-t-il s’accélérer ? Pour l’heure Emmanuel Macron élude le sujet. Il n’en a pas dit un mot lors de ses voeux aux Armées le 19 janvier. Pendant ce temps, en Europe, certains partenaires de la France au sein de la force Takuba, censée prendre un jour le relais de Barkhane, ont franchi le pas : la Suède ne renouvellera pas le mandat de ses troupes – une petite centaine de soldats, et l’Allemagne pense à relocaliser ses 1 300 hommes présents au Mali.
« Le coup d’État militaire au Burkina Faso, ne remet pas en cause notre engagement militaire tout comme au Mali », a-t-elle indiqué faisant référence au fait que le président Burkinabé Roch Marc Christian Kaboré a été déposé lundi, par l’armée.
Elle a ensuite évoque la force Takuba dont une composante, les forces danoises, est priée de quitter le Mali par le Gouvernement. « Nous demandons à la junte militaire malienne de laisser les forces danoises d’entrée au Mali, car cette forces est faite sur les bases légales », a-t-elle indiqué.