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MARCHE BLANCHE POUR UN JEUNE LION ASSASSINÉ EN FRANCE

Environ 400 personnes étaient présentes samedi dernier pour rendre un dernier hommage à Ibrahima Kandji, poignardé à mort lundi soir dans la cité des Lilas (93) en France.

«Plus jamais ça» : tel était le message inscrit sobrement sur les t-shirts portés par la plupart des participants à la marche blanche organisée samedi dernier à Bagnolet en mémoire d’El Hadji Ibrahima Kandji, cet adolescent de 16 ans poignardé à mort lundi 20 septembre dans le quartier des Lilas (Seine-Saint-Denis) par un autre jeune du même âge.

La foule, d’environ 400 personnes selon la police, s’est d’abord rassemblée devant le centre social et culturel de Bagnolet où les t-shirts ont été distribués, avant de se mettre en marche à travers la ville vers 11h30, direction le stade de foot des Rigondes où le jeune homme disparu était licencié. Le cortège a progressé dans le calme, mené par les proches d’Ibrahima. Sa mère notamment, le visage crispé par la douleur, a parcouru l’itinéraire en serrant une photo de son fils contre sa poitrine. Deux autres proches de la victime ont aussi arboré un maillot de foot signé par tous les coéquipiers d’Ibrahima et sur lequel était inscrit : «repose en paix, on ne t’oubliera jamais».

Parmi les participants, beaucoup de jeunes de Bagnolet mais aussi des cités voisines, et un grand nombre de mères de famille venues apporter leur soutien à celle de l’adolescent décédé. «J’habite dans la rue où le drame a eu lieu. J’ai des enfants du même âge qui ont les mêmes passions que ce jeune, et c’est tellement triste que des choses comme ça se produisent qu’il était important pour moi d’être là ce matin. Ce n’est pas une histoire communautaire, on est tous concernés, il faut être solidaire», témoigne Isabelle.Plusieurs fois, le cortège a marqué des temps d’arrêt devant des lieux que le jeune homme avait l’habitude de fréquenter. Comme le lycée Eugène Henaff, où il avait été scolarisé avant d’intégrer le lycée Jean-Jaurès, à Montreuil.

Un peu après midi, le cortège est arrivé dans le calme au stade des Rigondes. Là, les proches d’Ibrahima qui avaient ouvert la marche se sont installés sur des chaises tandis que la foule s’est regroupée en cercle autour d’eux.

Une vive émotion s’est peu à peu emparée de l’assemblée réunie alors qu’un l’oncle de l’adolescent a formulé une prière tirée d’un verset du Coran, un verset que son neveu «connaissait par cœur». Ousmane Diaïté a ensuite prononcé un long discours dans lequel il a décrit Ibrahima comme «un jeune homme juste, bon, protecteur, ouvert. Il était un lion qui irradiait par son sourire. Tous ceux qui l’ont connu l’ont aimé et en sont sortis grandi».

Et l’homme d’ajouter que «la société dans laquelle nous vivons ne montre que la violence. Elle est responsable et doit prendre ses responsabilités. Les seuls innocents sont les jeunes, mais ce sont aussi les victimes.» Celui-ci a terminé son allocution en appelant la foule à scander avec lui le message de la marche : «Pour Ibrahima, pour tous ceux qui sont partis, pour tous les jeunes, plus jamais ça ! ».

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