MARTIN FAYULU PLEURE POUR AVOIR ÉTÉ TRAHI PAR LA FRANCE ET L’UE
Martin Fayulu pleure à chaudes larmes et déclare être » déçu » par la volte-face de la France qui a pris acte et validé l’élection de Félix Tshisekedi avant l’Union Européenne et l’Union Africaine. La queue entre les jambes , la France fait marche arrière, et s’incline toute honte bue devant le verdict du Conseil constitutionnel congolais.
La France , avait coutume de dire le général De Gaulle, n’a pas d’amis . Elle n’a que les amitiés de ses intérêts. Et Martin Fayulu , l’homme qui se rêvait en Alassane Ouattara du RDC , vient sûrement de l’apprendre à ses dépens, et revoir ses prétentions à la baisse . Comparaison n’est pas raison , disait Mobutu …
Finie donc la période , où la France se croyait toute puissante , dans son pré-carré africain , dont ne fait certes strictement parlant pas la RDC , mais où l’avait entraîné le Léopard à la faveur de nombreux retournements d’alliances et d’allégeances, comme les affectionnait le maréchal.
Valéry – Giscard d’Estaing , le président français, n’avait-il pas en 1978 , ordonné le saut des paras d’une unité de la Légion étrangère française, le 2e régiment étranger de parachutistes ( 2e REP) sur Kolwezi pour chasser les gendarmes Katangais , de cette région scandaleusement riche en matières premières stratégiques?
La France a l’Afrique dans la peau, et au terme de la guerre froide , s’il est vrai que certains potentats qui conservaient jusque -là leurs fauteuils , du seul fait de servir comme caution ou épouvantail contre le communisme vont voir leur pouvoir vaciller , les nouveaux dirigeants africains , dont beaucoup n’étaient pas nés , au moment des indépendances, ont inversé à la faveur de la percée de la Chine sur le continent, les rapports de force . Au lieu de France-Afrique , c’est de Africa-France qu’il faut désormais parler . Et ça , Kabila et les siens qui ont bien observé la donne , et pris note , ont décidé que désormais ce sont eux qui mèneraient la danse .
Ayant subtilement tiré les enseignements, de la crise post-électorale ivoirienne , et du cas personnel de Laurent Gbagbo, Kabila a commencé par expulser le correspondant de RFI ( Radio France Internationale ) , avant de déclarer Persona Non grata ( personne indésirable ou n’étant pas la bienvenue dans un pays , une partie du pays ) les pseudos- observateurs internationaux.
La France , qui la première a commencé à regimber, a très vite compris devant l’extrême détermination, et jusqu’au boutisme des autorités de la RDC, que les nouveaux dirigeants de la trempe de Kabila, sont en réalité désormais les vrais patrons . Le monde entier , chinois en tête , trépigne dans les salles d’attente des ministères à Kinshasa. Le RDC , n’est ni le Mali , et ni le Burkina Faso.
Macron , qui apprend et s’adapte vite , a compris qu’à force de s’arc-bouter, cette attitude pouvait écarter durablement Paris de la table du festin des matières premières stratégiques, dont la France par ces temps de crise économique, à fort besoin . Sans l’Afrique , disait Jacques Chirac en 2008, la France ne serait qu’une puissance de 3e rang . Révolu donc pour la France , le temps où les matières premières stratégiques, s’achetaient à des prix politiques, des marchés protégés pour une poignée d’affairistes véreux de la “ métropole” .
Adieu FrançAfrique , et bonjour Africa France .
Jean Pierre Du Pont