Afrique Politique

MAURICE KAMTO ACCEUILLI COMME LE MESSIE

La venue de Kamto dans sa ville de naissance pour se recueillir avec le peuple en ce moment de drame national s’est transformé en plébiscite populaire jamais vu dans la région voire dans le pays en dehors des périodes dites électorales, même les intellectuels faussaires adeptes des comparaisons stupides n’y ont vu que du feu. Il faut le dire sans embages, le 07 Novembre 2019 était un jour historique, et pour trois raisons au moins.

La première était nationale, oui, Kamto a envoyé un message sans ambiguïté à la République, en prouvant par les faits, la pertinence du non au hold-up électoral, parce qu’en 37 ans de règne nul ne peut témoigner d’un tel soutien populaire au tyran. Une question de légitimité sans doute, oui, ayant fait du peuple camerounais son seul directeur de conscience, le President Kamto se sent désormais protégé et heureux en son sein et rien que, ce qui justifie sa patience en toute circonstance malgré des bains de foule parfois asphyxiants. Ainsi, il est clair pour tous, Maurice ne lâchera pas l’affaire et même Paul Biya en est convaincu désormais. D’où un deuil national déclaré à la hâte pour décrédibiliser son action du weekend, mais c’est peine perdue, car le peuple sait à quoi s’en tenir.

On ne peut jouer les sourds à Sang-melima, se taire à Ebolowa et venir pleurer à Bafoussam, cette escroquerie trentenaire ne passe plus et l’émotion nous a quitté au même titre que le football, somme toute, l’opium la plus coûteuse de notre ère. Bref, pas de distraction, le peuple veut un autre son de cloche, le changement et maintenant.

Le deuxième message était communautaire, sans doute le plus important. Maurice Kamto, républicain dans l’âme, n’a jamais voulu être prisonnier des siens, d’ailleurs il le dit à qui veut l’entendre, que même en essayant de toutes ses forces d’être tribaliste, il n’y arrive pas. Cependant, il ne pouvait échapper à ce concours de circonstances car indépendamment de son appartenance ethnique, sa crédibilité a fait de lui le leader d’une génération désabusée y compris des grassfields.

En fait, le débat à l’ouest du Cameroun depuis plus d’une décennie est intra communautaire, le conflit entre l’élite bamiléké et le peuple Bamiléké. Il faut le rappeler, cette élite a détruit le socle de notre culture à savoir la solidarité et la dignité, ceci en se vendant au plus offrant non pas pour l’intérêt général mais par calculs nombrilistes, tout en se prévalant d’un soutien communautaire infaillible.

Les populations sorties en masse ce jeudi pour accueillir Kamto, ont voulu donc de façon clair et net passer un message aux tenants illégitimes du pouvoir de Yaoundé, celui du divorce acté avec ceux qui disent les représenter depuis fort longtemps, prouvant au passage que leur liberté de choisir et d’agir est non négociable.

Une récompense sans doute pour la nouvelle génération bamiléké, qui sans complexe s’est battue pour rétablir une citoyenneté horizontale au Cameroun contrairement aux parents qui ont vécu une hiérarchisation tribale presque consentie dans une République de tous. Cette victoire d’étape marque le début d’un nouveau contrat social en vue d’une société égalitaire. Certains pour celà ont choisi les armes et d’autres la paix avec en tête de peloton le Président Maurice Kamto.

La troisième leçon était fraternelle et républicaine, le peuple de l’Ouest dans une avalanche de déclarations d’amour, a surpris plus d’un, car il faut le dire, les clichés et les légendes urbaines et l’ignorance lui avaient collé tant d’étiquettes nauséeuses, ironie de l’histoire, c’est affligé qu’il a rétabli son honneur, celui d’un peuple accueillant et ouvert à tous y compris à ses bourreaux car pour lui, le lien de nationalité est plus fort que les antagonismes ethniques ou tribaux, c’est d’ailleurs ce credo qui l’a toujours motivé à se sentir partout chez lui au Cameroun…

Bafoussam, un jour un évènement.

Kand Oswalki

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