MAURICE KAMTO, ALBERT NDZONGANG, PENDA EKOKA CE MATIN EN PRISON
Après mon alerte annonçant l’arrivée des éléments de la police judiciaire dans les locaux du GSO où Maurice Kamto et ses lieutenants étaient détenus, la procédure de leur mise en détention s’est accélérée. Face au refus de Maurice Kamto et les 100 militants du MRC refusant de signer les documents en l’absence de leurs avocats, les éléments de la PJ sont retournés.
Alors que c’est ce mercredi que Maurice Kamto et ses lieutenants devaient être présentés devant le Commissaire du gouvernement, la presidence de la république a intimé l’ordre de ne pas perdre le temps et de boucler immédiatement le dossier si Kamto et les siens ne font pas profil bas en plaidant coupables et en présentant des excuses publiques au chef d’État Paul Biya.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Maurice Kamto, Albert Ndzongang et Penda Ekoka ont été sortis précipitamment de leurs cellules et ont été manu militari conduits au…Tribunal militaire.
C’est aux environs de heures que le président du MRC Maurice Kamto a été conduit devant le juge d’instruction, un colonel de l’armée camerounaise. C’est avec un ton martial digne des sentences prononcées contre les militaires putschistes que le juge Colonel a relu l’acte d’accusation contre Maurice Kamto. Il a cité entre autres l’article 10 du code militaire, les articles 10, 74, 97, 102, 116, 152, 153, 157, 187, 231, 232, 234 316 et l’article 8 de la loi n ° 1990/055 du 18/12/1990 relative aux manifestations et réunions publiques.
À la manière des juges nazis de l’époque d’Hitler, la seule question saugrenue que le juge militaire a eu à poser à l’avocat internationale Maurice Kamto, était la suivante: 《Êtes-vous coupable ou non coupable?》. Évidemment , le professeur de droit Maurice Kamto qui peut dispenser des cours de droit à ce militaire, était : 《Je ne suis pas coupable》.
Un instant de panique, puisque le juge avait cru que face aux intimidations, Maurice Kamto allait se mettre à genoux pour implorer le pardon et la magnanimité de Paul Biya. Défi pour défi, le juge militaire a annoncé qu’il écrouera Maurice Kamto à la prison centrale de Kondengui mercredi matin en attente de son procès.
Pour l’instant le dossier est complètement vide. L’enquête préliminaire pourrait être ouverte dans une ou deux semaines. Selon les sources de la présidence de la république, c’est le ministre Atanga Nji qui a envoyé un rapport à Paul Biya expliquant que l’emprisonnement de Maurice Kamto devrait permettre de casser sa carrière politique pour salir son casier judiciaire et l’empêcher de postuler encore à la magistrature suprême.
Dans le même élan, les militants du MRC n’auront plus le courage de sortir pour manifester, de peur d’être emprisonnés. Par ailleurs, après avoir neutralisé la menace Kamto à l’intérieur du pays, le gouvernement camerounais va axer sa bataille contre les manifestations dans la diaspora. Ainsi, les agents des services secrets ont déjà été mis en mission aux États-Unis et en Europe pour infiltrer la Brigade Anti-Sardinards, et si possible, droguer et empoisonner les activistes et journalistes. NOUS SOMMES BIEN PRÉPARÉS ET LES ATTENDONS.
J.RÉMY NGONO